
Être auto-entrepreneur améliore votre santé : Une étude surprenante le prouve
Une vaste étude parue en mai 2025 dans BMC Public Health analyse les conséquences du statut d’auto-entrepreneur sur la santé cardiovasculaire. Appuyée sur les données NHANES aux États-Unis (près de 20 000 actifs suivis entre 1999 et 2018), elle explore les différences entre indépendants et salariés en matière de comportements à risque : alimentation, activité physique, sommeil, stress, surpoids.
Les résultats ne sont pas spectaculaires, ils sont bien plus intéressants : ils révèlent que le statut d’indépendant est associé, dans certains cas, à des comportements plus favorables à la santé cardiovasculaire.
Mais cette relation dépend fortement du sexe, de l’origine ethnique, et de la manière dont l’indépendance est vécue.
Si vous entreprenez, ou si vous vous apprêtez à le faire, ces données vous concernent directement. Car elles éclairent un point fondamental : votre activité professionnelle n’est pas neutre pour votre santé.
Certaines catégories d’auto-entrepreneurs s’en sortent mieux que d’autres
Les femmes blanches exerçant à leur compte présentent une combinaison d’indicateurs plus favorables que leurs homologues salariées. Elles sont moins touchées par l’obésité, plus actives physiquement, dorment mieux et présentent un mode de vie globalement plus équilibré.
Chez les femmes issues de minorités, les bénéfices existent aussi, mais ils prennent une autre forme : meilleure qualité de l’alimentation, plus grande régularité dans l’exercice physique, réduction des troubles du sommeil. Là encore, l’indépendance semble créer un effet d’organisation qui bénéficie à leur santé.
Les hommes non issus de minorités montrent eux aussi quelques améliorations, en particulier sur la qualité de l’alimentation et l’hypertension. Rien de massif, mais des écarts significatifs. En revanche, chez les hommes issus de minorités, aucune différence notable n’est observée entre indépendants et salariés.
Ce n’est pas le statut juridique en lui-même qui protège. Ce sont les conditions d’exercice. La souplesse d’organisation, l’autonomie, la possibilité de choisir son emploi du temps… sont des leviers puissants. Mais ils ne profitent pas à tous de la même manière.
Ceux qui disposent déjà d’un niveau d’éducation ou de revenus plus élevés sont en position de tirer parti de cette autonomie. Les autres s’exposent à des effets inverses : isolement, surcharge mentale, horaires éclatés, rythme alimentaire désorganisé.
Ce n’est pas votre statut qui fait la différence, c’est votre structure
L’étude ne dit pas que devenir auto-entrepreneur vous fera automatiquement mieux manger, mieux dormir et moins stresser. Ce qu’elle montre, c’est que la liberté d’organisation liée à ce statut est une ressource. Mais cette ressource peut être exploitée ou gâchée.
L’indépendant a théoriquement la main sur son emploi du temps. Il peut planifier une séance de sport le matin, cuisiner plutôt que subir un sandwich pris sur le pouce, éviter les réunions inutiles. Il peut aussi, à l’inverse, étirer ses journées sans fin, ne jamais couper, zapper les pauses, négliger son sommeil, mal manger.
La différence entre ces deux profils ne tient pas au niveau de motivation. Elle tient à la capacité à se structurer sans contrainte extérieure. Ce que le salarié subit, l’indépendant doit l’autoproduire : des horaires, des limites, une régularité.
L’indépendance révèle plus qu’elle ne transforme. Elle amplifie les forces comme les faiblesses. Elle vous donne les pleins pouvoirs sur votre organisation. À vous de voir si vous les utilisez.
Si vous êtes indépendant, c’est votre corps qui finance votre performance
Travailler pour soi ne vous dispense pas d’hygiène de vie. Cela vous en rend responsable à 100 %.
Les données sont claires : une meilleure qualité de sommeil, une alimentation plus équilibrée, une activité physique plus régulière sont associées à de meilleures performances cognitives, une prise de décision plus rapide, une meilleure résistance au stress.
Autrement dit : ce que vous mangez, comment vous dormez, et si vous bougez ou non, influence directement la qualité de vos journées et de vos décisions.
Ne rien planifier revient à prendre le risque de vous affaiblir au pire moment. En période de croissance, cela se traduit par une fatigue chronique. En période de crise, par une perte de lucidité. En période de transition, par un abandon des fondamentaux.
Voici trois pratiques simples à mettre en place dès maintenant :
- Inscrire dans votre agenda des temps bloqués pour l’exercice, la cuisine, ou simplement le repos.
- Fixer une heure limite pour le dernier écran ou le dernier mail.
- Automatiser certains éléments logistiques (courses, repas, rendez-vous médicaux) pour alléger votre charge mentale.
Votre trésorerie dépend de vos décisions. Vos décisions dépendent de votre forme physique et mentale.
Vous n’avez pas de capital santé à dilapider. Et vous n’avez pas de plan B.
Source de l’étude : https://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12889-025-22955-2