Auto-entrepreneur : ce que la CFE va vraiment vous coûter le 15 décembre 2025
Sommaire
- Pourquoi la CFE concerne aussi les auto-entrepreneurs ?
- Comment fonctionne la CFE pour un auto-entrepreneur en 2025 ?
- Quelles exonérations de CFE existent pour les micro-entreprises ?
- Tableau récapitulatif des principales exonérations de CFE pour auto-entrepreneur
- Comment est calculée la CFE quand vous exercez sans local professionnel ?
- Comment lire et comprendre son avis de CFE sur impots.gouv.fr ?
- Quelles démarches faire la première année pour ne pas payer de CFE ?
- Comment et quand payer sa CFE pour éviter les pénalités ?
- Que faire si le montant de votre CFE paraît trop élevé ?
- Comment un chauffeur de taxi ou VTC auto-entrepreneur est-il traité pour la CFE ?
- Quelles bonnes pratiques adopter pour anticiper sa CFE chaque année ?
- FAQ : CFE auto-entrepreneur 2025 : quelles questions reviennent le plus souvent ?
La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est l’impôt local que beaucoup d’auto-entrepreneurs découvrent début décembre, au moment où tombe l’avis dans l’espace professionnel. Et pourtant, cette cotisation fait partie des charges récurrentes à anticiper autant que vos cotisations sociales ou votre TVA.
En 2025, l’avis de CFE est mis en ligne courant novembre, pour une échéance de paiement autour du 15 décembre (date exacte indiquée sur votre avis). Ne pas la payer à temps entraîne des majorations automatiques.
Obtenez un résumé de l'article :
Pourquoi la CFE concerne aussi les auto-entrepreneurs ?
La CFE est un impôt local dû par toute personne qui exerce une activité professionnelle non salariée de manière habituelle, y compris les micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs), quels que soient :
- Le secteur (services, commerce, artisanat, libéral, prestations intellectuelles, etc.) ;
- Le lieu d’exercice : chez vous, chez vos clients, en coworking, en cabinet partagé ou avec un local dédié.
Elle fait partie de la Contribution Économique Territoriale (CET), aux côtés de l’ex-CVAE (dont la suppression est progressive, mais qui reste mentionnée dans de nombreuses documentations). La logique reste la même :
- La CFE finance le fonctionnement des collectivités locales ;
- Elle est due dans la commune où vous exercez votre activité (souvent votre adresse de domiciliation pour les micro-entreprises).
Autrement dit, le statut “simplifié” de micro-entreprise ne dispense pas de CFE : il simplifie la comptabilité et les cotisations sociales, mais pas la fiscalité locale.
Comment fonctionne la CFE pour un auto-entrepreneur en 2025 ?
Pour un auto-entrepreneur, la CFE repose sur deux grands principes :
- Une base d’imposition
- Soit la valeur locative du local professionnel si vous disposez d’un bureau, d’un atelier, d’un local commercial ;
- Soit une base minimale forfaitaire, si vous travaillez sans local dédié (à domicile, chez vos clients, en mobilité).
- Un taux voté par la commune ou l’intercommunalité
- Chaque commune fixe son taux ;
- À base identique, la CFE peut varier fortement d’une ville à l’autre.
La CFE est calculée à partir de votre chiffre d’affaires de référence, en général l’année N-2 :
- En 2025, l’administration regarde principalement votre chiffre d’affaires 2023 ;
- Lorsqu’il n’existe pas (création récente), elle se replie sur N-1, proratisé si besoin.
Pour les auto-entrepreneurs, ce lien avec le chiffre d’affaires de référence est essentiel :
- En dessous de 5 000 €, vous bénéficiez d’une exonération ;
- Au-dessus, vous entrez dans le barème de la base minimum de CFE.
Quelles exonérations de CFE existent pour les micro-entreprises ?
Plusieurs mécanismes allègent ou suppriment la CFE pour les auto-entrepreneurs. Certains sont automatiques, d’autres nécessitent une démarche.
1. Exonération automatique la première année d’activité
La première année civile de votre activité (année de création), vous ne payez pas de CFE, quel que soit votre secteur d’activité.
- L’exonération couvre la période entre votre date de début d’activité et le 31 décembre de la même année.
- En pratique, vous ne commencez à être imposable qu’à partir de l’année suivante, et encore, sous réserve des autres exonérations (notamment le seuil de 5 000 €).
→ Attention : l’exonération de première année est de droit, mais il faut déposer la déclaration initiale 1447-C-SD pour que l’administration vous identifie correctement (activité, adresse, etc.).
2. Réduction de 50 % la deuxième année (première année imposable)
L’année suivant la création (première année potentiellement imposable), vous bénéficiez généralement d’une réduction de 50 % de la base d’imposition, avant application du taux de votre commune.
Concrètement :
- Année 1 : création → exonération totale.
- Année 2 : première année imposable → base de CFE réduite de moitié.
- Année 3 : imposition à taux plein, sauf exonération liée à un faible chiffre d’affaires ou à votre activité.
3. Exonération pour chiffre d’affaires inférieur ou égal à 5 000 €
Depuis la loi de finances 2018, la règle est claire : si votre chiffre d’affaires de référence (N-2) n’excède pas 5 000 €, vous êtes exonéré de CFE.
Cette exonération :
- Est automatique : l’administration l’applique en fonction de vos déclarations ;
- S’applique année par année : une année avec CA ≤ 5 000 € = pas de CFE deux ans plus tard.
Exemples :
- CA 2023 = 4 600 € → en 2025, vous ne payez pas de CFE.
- CA 2024 = 9 000 € → en 2026, vous entrerez dans le barème de CFE (sauf autres exonérations).
4. Exonération spécifique pour les chauffeurs de taxi et certains VTC
Les chauffeurs de taxi (et, dans la pratique, certaines situations proches pour les VTC) peuvent bénéficier d’une exonération spécifique de CFE lorsqu’ils remplissent toutes les conditions suivantes :
- Être propriétaire ou locataire d’une ou deux voitures ;
- Conduire et gérer eux-mêmes leurs véhicules ;
- Ne pas mettre les deux voitures en service en même temps ;
- Ne pas dépasser 7 places pour les passagers (hors chauffeur) ;
- Respecter un tarif réglementaire ;
- Exercer en personne physique (auto-entrepreneur, entreprise individuelle), et non en société (SASU, EURL, etc.).
Si vous êtes auto-entrepreneur taxi, cette exonération peut être permanente, tant que toutes les conditions restent remplies.
5. Autres exonérations partielles ou temporaires
Selon votre situation, vous pouvez aussi entrer dans l’un de ces cas :
- Implantation en zone prioritaire (ZRR, QPV, ZFU, etc.) ;
- Activités artisanales spécifiques ;
- Activités d’enseignement, certains artistes-auteurs, photographes-auteurs, exploitants agricoles, etc.
Ces cas sont plus techniques : il est souvent utile de vérifier sur service-public.fr ou auprès de votre Service des Impôts des Entreprises (SIE).
Tableau récapitulatif des principales exonérations de CFE pour auto-entrepreneur
| Cas d’exonération | Durée / années concernées | Conditions principales | Démarches |
| Première année d’activité | Année de création (N) | Création d’une activité professionnelle non salariée | Déclaration 1447-C-SD à déposer |
| Réduction de 50 % l’année suivante | Année N+1 (1re année imposable) | Entreprise nouvelle, hors cas d’exonération totale liée au CA | Automatique, selon situation |
| CA de référence ≤ 5 000 € | Chaque année où CA N-2 ≤ 5 000 € | Chiffre d’affaires N-2 inférieur ou égal à 5 000 € | Automatique |
| Chauffeurs de taxi (et assimilés) | Permanente tant que conditions remplies | 1 ou 2 véhicules, max 7 places, conduite / gestion personnelle, tarifs réglementés | Vérification SIE, parfois justificatifs |
| Zones prioritaires (ZRR, QPV, etc.) | En général 3 à 5 ans selon les dispositifs | Implantation dans une zone éligible, respect des conditions locales | Demande au SIE, souvent avant une date limite |
| Exonérations liées à certaines activités | Variable (souvent permanente) | Activités listées par la loi (agriculteurs, certaines activités artisanales, etc.) | Vérification au cas par cas |
Comment est calculée la CFE quand vous exercez sans local professionnel ?
Lorsque vous n’avez pas de local professionnel (activité à domicile, chez les clients, en mobilité, en ligne), votre CFE est calculée sur une base minimale, fixée dans un barème national puis ajustée par votre commune.
En 2025, le barème légal pour la base minimum de CFE se présente ainsi (pour les délibérations prises avant le 1ᵉʳ octobre 2024) : Barème indicatif 2025 de la base minimale de CFE.
| Chiffre d’affaires de référence (N-2) | Base minimale CFE 2025 (fourchette) | Commentaires clés |
| CA ≤ 5 000 € | 0 € | Exonération pour faible chiffre d’affaires |
| De 5 001 € à 10 000 € | Entre 243 € et 579 € | Base minimale la plus basse, choix exact par la commune |
| De 10 001 € à 32 600 € | Entre 243 € et 1 158 € | La base peut quasiment doubler selon la commune |
| De 32 601 € à 100 000 € | Entre 243 € et 2 433 € | Forte variation possible selon la taille de la ville |
| De 100 001 € à 250 000 € | Entre 243 € et 4 056 € | Cas plus rare pour un auto-entrepreneur |
| De 250 001 € à 500 000 € | Entre 243 € et 5 793 € | Micro-entreprise très développée |
| Plus de 500 001 € | Entre 243 € et 7 533 € | Activité à très fort volume |
Le tableau ci-dessus est une fourchette de base ; votre commune choisit une valeur précise dans chaque plage.
Ensuite, la formule de base est la suivante :
CFE = base d’imposition (valeur locative ou base minimale) × taux voté par la collectivité
Le taux varie fortement d’une commune à l’autre. En pratique, beaucoup de micro-entrepreneurs constatent un taux autour de 20 à 25 %, mais certains territoires sont plus bas ou plus élevés.
Comment lire et comprendre son avis de CFE sur impots.gouv.fr ?
Votre avis de CFE n’est plus envoyé en papier : tout se passe sur votre espace professionnel impots.gouv.fr.
Sur l’avis, vous retrouvez généralement :
- La commune d’imposition (celle où vous êtes établi) ;
- La nature de l’activité (code APE / secteur) ;
- La base d’imposition (valeur locative ou base minimale) ;
- Le taux voté par la collectivité ;
- Le montant de la CFE due ;
- La date limite de paiement (autour du 15 décembre) ;
La mention éventuelle d’un acompte déjà versé en juin, si votre CFE dépasse 3 000 €.
→ Bon réflexe : vérifier que :
- La commune est correcte (en cas de déménagement récent, c’est crucial) ;
- Le CA de référence retenu est cohérent avec votre activité ;
- Les exonérations auxquelles vous avez droit sont bien appliquées (CA ≤ 5 000 €, taxi, zone prioritaire, etc.).
Quelles démarches faire la première année pour ne pas payer de CFE ?
Même si vous êtes exonéré de CFE la première année, vous devez déclarer votre situation via le formulaire 1447-C-SD (CERFA 14187*) :
- La déclaration initiale doit être déposée avant le 31 décembre de l’année de création ;
- Elle permet d’indiquer :
- La date de début d’activité ;
- L’adresse d’exercice ;
- La présence ou non de local professionnel ;
- La nature de l’activité (important pour certaines exonérations).
Si vous oubliez cette déclaration, vous risquez des erreurs d’imposition (absence d’exonération, mauvaise commune, base inadaptée).
Comment et quand payer sa CFE pour éviter les pénalités ?
1. Échéances de paiement
Chaque année :
- Courant novembre : votre avis de CFE est mis en ligne dans l’espace professionnel.
- Mi-décembre (généralement le 15 décembre) : date limite de paiement indiquée sur l’avis.
Si votre CFE de l’année précédente dépassait 3 000 €, vous devez aussi verser un acompte de 50 % mi-juin, le solde restant dû en décembre.
En novembre 2025, si vous êtes auto-entrepreneur en activité, c’est donc le moment de :
- Vérifier votre avis ;
- Contrôler les exonérations ;
- Planifier le paiement pour respecter l’échéance.
2. Modes de paiement
Le paiement de la CFE est obligatoirement dématérialisé :
- Paiement direct en ligne via votre espace professionnel impots.gouv.fr ;
- Prélèvement à l’échéance (à activer avant une date limite, souvent fin novembre) ;
- Prélèvement mensuel (janvier à octobre), à mettre en place en amont (avant le 30 juin ou le 15 décembre de l’année précédente, selon le cas).
Que faire si le montant de votre CFE paraît trop élevé ?
Si le montant affiché vous semble disproportionné par rapport à votre activité réelle, plusieurs leviers existent :
- Vérifier les données
- Chiffre d’affaires de référence (N-2) ;
- Commune d’imposition ;
- Présence ou non d’un local, surface, valeur locative ;
- Exonérations applicables (CA ≤ 5 000 €, taxi, zone, activité spécifique).
- Contester ou demander un ajustement
- Déposer une réclamation si les éléments de calcul sont erronés ;
- Demander un dégrèvement ou une remise gracieuse en cas de difficultés financières, baisse brutale de CA ou situation exceptionnelle.
- Se faire accompagner
- Par un expert-comptable ou un conseiller spécialisé micro-entreprise ;
- Par votre SIE qui peut vérifier votre situation et vos droits à exonération.
Comment un chauffeur de taxi ou VTC auto-entrepreneur est-il traité pour la CFE ?
Pour les chauffeurs de taxi (auto-entrepreneurs, artisans, EI), la loi prévoit un régime d’exonération spécifique à condition :
- D’être propriétaire ou locataire d’une ou deux voitures ;
- De conduire ou gérer personnellement les véhicules ;
- De ne pas mettre les deux en service simultanément ;
- De proposer au maximum 7 places pour les passagers (hors chauffeur) ;
- De respecter les tarifs réglementaires ;
- D’exercer en tant que personne physique (pas de SASU ou EURL).
Pour les VTC, la situation est plus nuancée :
- Certaines interprétations ouvrent droit à des exonérations ou allégements, notamment via des régimes locaux ou des décisions de collectivités ;
- D’où l’importance de vérifier votre cas concret auprès du SIE et de vous appuyer sur un conseil spécialisé.
Quelles bonnes pratiques adopter pour anticiper sa CFE chaque année ?
Pour normaliser la CFE dans la gestion de votre micro-entreprise, vous pouvez :
- Suivre votre seuil de 5 000 € de chiffre d’affaires
- Garder en tête que ce seuil conditionne une exonération totale deux ans plus tard ;
- Ajuster votre budget prévisionnel si vous passez durablement au-dessus.
- Simuler votre CFE dès l’automne
- Estimer la base minimale correspondant à votre tranche de CA ;
- Appliquer le taux de votre commune (souvent accessible sur le site de la mairie ou via des tableaux en ligne).
- Intégrer la CFE dans vos charges annuelles
- Prévoir un “provisionnement” mensuel (quelques dizaines d’euros) pour arriver sereinement en décembre ;
- Paramétrer le prélèvement mensuel si les montants sont significatifs.
- Vérifier régulièrement votre situation
- Après un déménagement ;
- Lors d’un changement de nature d’activité ;
- En cas de forte variation de chiffre d’affaires.
FAQ : CFE auto-entrepreneur 2025 : quelles questions reviennent le plus souvent ?
La CFE est-elle vraiment obligatoire pour tous les auto-entrepreneurs ?
Oui, toute activité professionnelle non salariée habituelle est assujettie à la CFE, y compris les micro-entrepreneurs. Seuls les cas d’exonération prévus par la loi (première année, CA ≤ 5 000 €, activité spécifique, zones prioritaires, etc.) permettent d’y échapper totalement ou partiellement.
Je démarre mon activité en 2025 : vais-je payer une CFE cette année ?
Non, l’année de création, vous êtes exonéré de CFE. En revanche :
- Vous devez déposer le formulaire 1447-C-SD avant le 31 décembre ;
- Votre première imposition potentielle interviendra en 2026, avec une base réduite de 50 %, puis à plein régime en 2027, sauf exonération liée au CA.
Que se passe-t-il si mon chiffre d’affaires reste inférieur à 5 000 € ?
Si votre chiffre d’affaires de référence N-2 ne dépasse pas 5 000 €, vous êtes exonéré de CFE pour l’année considérée, même si votre micro-entreprise est déjà ancienne. C’est une mesure destinée à soulager les très petites activités.
Je travaille exclusivement à domicile : dois-je payer une CFE ?
Oui, le fait de travailler à domicile ne supprime pas la CFE. En l’absence de local commercial ou professionnel identifié, l’administration vous applique la base minimale, déterminée en fonction de votre chiffre d’affaires et du taux de la commune. Seule l’exonération pour CA ≤ 5 000 € ou une exonération spécifique (activité, zone, taxi, etc.) permet d’y échapper.
- Comment ne pas oublier de payer ma CFE en décembre ? La meilleure méthode consiste à :
- Activer les alertes (notifications mail ou SMS) sur votre espace impots.gouv.fr ;
- Vous fixer un “rendez-vous CFE” chaque année dès la mise en ligne de l’avis en novembre ;
- Vérifier rapidement le montant, puis :
- Payer en ligne,
- Ou vérifier que le prélèvement automatique est bien activé.
En 2025, l’échéance se situe comme d’habitude autour du 15 décembre : mieux vaut considérer la CFE comme une charge annuelle récurrente, au même titre que vos cotisations sociales.
Que faire si je découvre après coup que j’étais exonéré (CA trop faible, activité exonérée) ?
Vous pouvez :
- Déposer une réclamation auprès de votre SIE avec les justificatifs (déclarations de CA, preuve de l’activité exonérée, attestation de zone prioritaire, etc.) ;
- Dans certains cas, demander un remboursement rétroactif sur les deux dernières années si l’exonération aurait dû s’appliquer.
La CFE va-t-elle disparaître ou être réformée prochainement ?
À ce jour, la CFE reste un pilier de la fiscalité locale. La CVAE a connu une réforme profonde et une trajectoire de suppression, mais la CFE demeure, avec des barèmes actualisés régulièrement par décret et des aménagements ponctuels (exonérations, barèmes de base minimale, dispositifs territoriaux). Pour un auto-entrepreneur, il est donc prudent de considérer que la CFE restera une charge structurelle à anticiper chaque année.