Faut-il vraiment assurer sa start-up dès le premier salarié

Faut-il vraiment assurer sa start-up dès le premier salarié ?

Publié le 30/05/2025 13:00 | Mis à jour le 10/06/2025 15:17 | 5 min de lecture

Quand on lance sa start-up, on pense à beaucoup de choses : produit, financement, recrutement… mais bien souvent, l’assurance passe au second plan. Pourtant, ne pas souscrire à une assurance responsabilité civile peut exposer l’entreprise à des risques financiers et juridiques importants dès ses premiers mois d’activité , on vous explique tout ce qu’il faut savoir à ce propos ! 

RC Pro et RC Employeur : quelle est la différence ?

Avant tout, il est utile de bien distinguer deux types d’assurances souvent confondues :
   • La RC Professionnelle (RC Pro) : elle couvre les dommages causés à des tiers (clients, partenaires, fournisseurs) dans le cadre de l’activité de l’entreprise.
   • La RC Employeur : elle couvre les conséquences d’un accident du travail ou d’un incident impliquant un salarié, dans lequel la responsabilité de l’employeur est engagée.

La RC Pro, fortement conseillée

Elle n’est pas imposée par la loi pour toutes les start-ups, sauf pour celles qui exercent dans des domaines réglementés (santé, droit, immobilier…). Mais toute start-up a intérêt à y souscrire, car elle protège en cas d’erreur, de négligence ou de litige commercial.

La RC Employeur, un choix stratégique

Non obligatoire non plus pour toutes les jeunes entreprises, elle reste un bouclier important pour prévenir les conséquences financières liées aux accidents du travail ou à des conflits internes.

Les avantages concrets d’une RC Pro pour une start-up

1. Protéger la trésorerie de l’entreprise

En cas de litige ou de sinistre, la RC Pro prend en charge les indemnisations dues aux tiers, ainsi que les frais juridiques associés. C’est un moyen de préserver les ressources financières de l’entreprise et d’éviter de devoir faire face seule à des montants importants.

2. Préserver l’activité en cas d’erreur ou de faute

Même les structures les mieux organisées peuvent commettre une erreur. Une omission dans un contrat, une fonctionnalité défaillante, un retard de livraison… Tous ces éléments peuvent donner lieu à des réclamations coûteuses. L’assurance agit comme un filet de sécurité.

3. Faciliter les relations commerciales

Beaucoup de partenaires ou de clients — en particulier les grands comptes — demandent une preuve d’assurance avant de signer un contrat. Disposer d’une RC Pro permet donc d’ouvrir la porte à des collaborations stratégiques.

4. Couvrir les frais de défense en cas de litige

Assignation en justice, mise en cause contractuelle, différend avec un client… Les frais d’avocat ou d’expertise peuvent vite grimper. La RC Pro permet de faire face sans mettre en péril le budget de la start-up.

5. Inspirer confiance et renforcer la crédibilité

Avoir une RC Pro renforce l’image d’une entreprise sérieuse et structurée. C’est un vrai plus pour convaincre des clients, des partenaires ou même des investisseurs.

Les conséquences d’une absence d’assurance

Des risques professionnels lourds

Sans couverture, la start-up doit assumer :
   • Les indemnisations en cas d’erreur (ex : bug, mauvaise prestation)
   • Les frais liés à des violations de propriété intellectuelle
   • Les dommages suite à une faille de sécurité ou une perte de données
   • Les litiges commerciaux ou contractuels
   • Les dommages corporels ou matériels causés à un tiers
   • Les pertes économiques indirectes subies par un client
Chaque situation peut mener à des réclamations de plusieurs milliers, voire centaines de milliers d’euros.

Une menace pour la stabilité financière

Une seule réclamation importante peut suffire à vider la trésorerie d’une start-up. Et sans fonds pour indemniser ou se défendre, le risque de cessation d’activité devient bien réel.

L’impact sur les dirigeants

En l’absence de couverture, la responsabilité personnelle des fondateurs peut être engagée, notamment en cas de faute de gestion, manquement aux obligations légales ou fraude. Leur patrimoine personnel peut alors être mis en jeu.

Comment réduire les risques sans assurance ?

Si la start-up ne peut pas immédiatement souscrire à une RC Pro, certaines précautions sont à envisager :
   • Rédiger des contrats précis, avec des clauses claires de responsabilité et de limitation des risques
   • Protéger ses créations via le dépôt de brevets, marques ou droits d’auteur
   • S’entourer d’un avocat spécialisé pour sécuriser les aspects juridiques et anticiper les litiges
   • Mettre en place une bonne gouvernance interne
   • Favoriser une communication transparente pour éviter l’escalade des conflits
   • Conserver les preuves et documents clés pour justifier de sa bonne foi en cas de désaccord
Mais ces mesures, aussi rigoureuses soient-elles, ne remplacent pas une assurance. Elles permettent de limiter certains risques, pas de transférer les conséquences financières.

Pourquoi l’assurance peut devenir un atout commercial

Une attente des clients exigeants

Les grands comptes, les marchés publics ou les appels d’offres incluent souvent une exigence : fournir une attestation d’assurance. Sans ce document, les opportunités peuvent tout simplement disparaître.

Un levier pour rassurer et convaincre

Mettre en avant sa couverture RC (employeur ou professionnelle) est un message fort envoyé au marché. Cela montre que l’entreprise sait anticiper, se protéger et gérer les imprévus. Une vraie force dans une relation commerciale.

Lancer une start-up, c’est prendre des risques, mais certains peuvent être maîtrisés. Souscrire à une assurance responsabilité civile, qu’elle soit professionnelle ou employeur, permet non seulement de se protéger juridiquement et financièrement, mais aussi d’accélérer le développement commercial. Ne pas s’en doter, c’est laisser l’entreprise exposée à des aléas qui peuvent coûter très cher.