
Sinistre non indemnisé : 5 fautes fréquentes qui mettent en péril votre activité
Sommaire
- 1. Sous-estimer les risques réels de votre activité
- 2. Ne pas déclarer toutes les activités ou les changements importants
- 3. Ignorer les exclusions de garantie
- 4. Accepter des franchises ou des plafonds d’indemnisation trop bas
- 5. Ne pas mettre à jour son contrat régulièrement
- Autres erreurs fréquentes à éviter
- Anticiper, déclarer, relire
L’assurance professionnelle est souvent perçue comme une formalité administrative. Pourtant, une mauvaise gestion ou une souscription mal calibrée peuvent entraîner des conséquences financières majeures. Lorsqu’un sinistre survient, certaines erreurs fréquemment commises par les entreprises ou les indépendants compromettent directement la prise en charge de l’assurance. Cela peut avoir pour effet de bloquer totalement l’activité, engendrer des contentieux longs et coûteux, ou encore ruiner la réputation d’une entreprise auprès de ses clients et partenaires.
Voici les erreurs les plus fréquentes à éviter, accompagnées d’exemples concrets et de conseils pratiques pour garantir une protection réelle et efficace.
1. Sous-estimer les risques réels de votre activité
Beaucoup de professionnels choisissent des garanties faibles pour économiser sur la prime. Ce choix, souvent dicté par la recherche d’un coût réduit, expose à une couverture partielle en cas de sinistre. Les risques liés à l’activité évoluent, parfois très rapidement, notamment avec l’essor du numérique et la montée des cyberattaques.
Pourquoi c’est risqué : Si vous déclarez une valeur trop basse pour vos locaux, vos équipements ou vos stocks, l’assurance ne remboursera qu’une partie des dommages. Cela peut compromettre la continuité de votre activité, en particulier si vous n'avez pas la trésorerie pour couvrir la différence.
Exemples concrets :
- Valeur des équipements informatiques sous-estimée dans une PME.
- Absence de déclaration d’un local secondaire utilisé occasionnellement.
- Équipement de cybersécurité ou données critiques non évaluées dans le montant assuré.
Ce qu’il faut faire : Réalisez une évaluation réaliste de vos actifs et ajustez-la régulièrement. Faites appel à un professionnel si nécessaire pour estimer vos besoins. Il est également conseillé de tenir compte de l’évolution de vos prestations et du contexte réglementaire.
2. Ne pas déclarer toutes les activités ou les changements importants
Une omission lors de la souscription ou en cours de contrat est l’une des principales causes de refus d’indemnisation. Ce manquement peut être involontaire, mais les conséquences restent lourdes.
Pourquoi c’est risqué : L’assureur peut invoquer la fausse déclaration pour annuler le contrat ou refuser l’indemnisation. Même si l’oubli est involontaire, cela peut mettre en péril la survie de votre entreprise.
Exemples concrets :
- Une entreprise de maçonnerie effectue aussi de la plomberie sans le déclarer.
- Un indépendant change de statut juridique (passage de micro-entreprise à SASU) sans prévenir l’assureur.
- Une activité secondaire devient principale sans modification du contrat.
Ce qu’il faut faire : Informez systématiquement votre assureur de tout changement majeur : chiffre d’affaires, nouveaux locaux, nouvelles activités, embauche, etc. En cas de sinistre, l'absence de déclaration rend difficile toute indemnisation.
3. Ignorer les exclusions de garantie
De nombreuses entreprises signent leur contrat sans lire les conditions générales. Les exclusions y sont pourtant clairement indiquées. Or, ces clauses sont le socle juridique sur lequel repose l’indemnisation.
Pourquoi c’est risqué : En cas de sinistre non couvert par le contrat, vous devrez assumer la totalité des coûts. Cela peut représenter des dizaines voire des centaines de milliers d’euros selon l’activité.
Exemples fréquents d’exclusions :
- Dommages causés intentionnellement.
- Sinistres survenus dans un local non déclaré.
- Activités exercées en dehors du cadre juridique autorisé.
- Cyberattaques dans un contrat ne couvrant pas le risque numérique.
Ce qu’il faut faire : Lisez attentivement la liste des exclusions et faites-vous expliquer celles qui vous semblent floues. Si besoin, négociez des garanties spécifiques ou demandez leur suppression. Une mauvaise compréhension de ces exclusions est responsable de près de 30 % des litiges en assurance professionnelle.
4. Accepter des franchises ou des plafonds d’indemnisation trop bas
Une prime basse cache souvent des franchises élevées ou des montants d’indemnisation insuffisants. Cela fausse la perception du coût réel de l’assurance.
Pourquoi c’est risqué : Si un sinistre survient, vous pouvez devoir régler plusieurs milliers d’euros à votre charge avant que l’assurance intervienne. Avec des plafonds trop bas, l’indemnisation peut être dérisoire face au montant des pertes réelles.
Exemples concrets :
- Franchise de 3 000 € pour un sinistre estimé à 4 500 €.
- Plafond d’indemnisation fixé à 50 000 € alors que les dommages réels s’élèvent à 90 000 €.
Ce qu’il faut faire : Analysez chaque garantie séparément. Demandez à votre assureur une simulation de sinistre pour mesurer votre reste à charge. Vérifiez aussi les franchises applicables pour chaque type de dommage.
5. Ne pas mettre à jour son contrat régulièrement
Une assurance professionnelle doit évoluer avec l’activité. Sinon, des pans entiers de votre entreprise risquent de ne plus être protégés.
Pourquoi c’est risqué : Si un nouveau matériel n’est pas assuré ou si un nouveau service n’est pas déclaré, l’assurance ne couvrira pas les dommages associés. Cela peut conduire à un refus total de prise en charge.
Exemples concrets :
- Achat d’un parc informatique non signalé.
- Extension des locaux non déclarée.
- Démarrage d’une nouvelle activité (consulting, formation…) sans ajout de garantie.
Ce qu’il faut faire : Réévaluez votre contrat une fois par an ou à chaque évolution majeure. Conservez une trace écrite de chaque modification déclarée à l’assureur.
Autres erreurs fréquentes à éviter
- Déclarer un chiffre d’affaires trop bas pour réduire la prime.
- Utiliser des matériaux innovants sans les signaler.
- Oublier la validité ou le contenu précis de l’attestation d’assurance.
- Déclarer un sinistre hors délai.
- Souscrire une assurance "low-cost" sans garanties adaptées.
Anticiper, déclarer, relire
Une entreprise mal assurée s’expose à des risques majeurs. En cas de sinistre, la moindre erreur administrative ou omission peut anéantir l’indemnisation. La RC Pro, même si elle ne couvre pas vos risques fiscaux, reste une protection essentielle pour sécuriser votre activité, couvrir les dommages causés à des tiers et démontrer votre sérieux professionnel.
Pour éviter cela :
- Évaluez vos risques en détail.
- Lisez l’intégralité de votre contrat.
- Mettez-le à jour dès que votre activité évolue.
- Déclarez rapidement tout sinistre.
L’assurance professionnelle est une composante incontournable de la stabilité d’une entreprise. Une gestion rigoureuse, honnête et proactive de vos contrats est le meilleur moyen de protéger votre activité, vos clients et votre avenir.