Micro-entreprise  comment éviter la mauvaise surprise de la TVA en 2026

Micro-entreprise : comment éviter la mauvaise surprise de la TVA en 2026 ?

Publié le 15/08/2025 11:00 | Mis à jour le 23/09/2025 10:13 | 5 min de lecture

En 2025, les auto-entrepreneurs ont vécu une année pleine d’incertitudes fiscales, marquée par des annonces successives autour de la réforme des seuils de TVA. Cette réforme, annoncée dès le début de l’année, a rapidement provoqué une onde de choc dans le secteur. Le gouvernement prévoyait de ramener le seuil de franchise en base de TVA à 25 000 €, une mesure qui aurait impacté de plein fouet des centaines de milliers de micro-entreprises.

Cette nouvelle règle devait s’appliquer à toutes les formes d’activité exercées sous le statut auto-entrepreneur, sans distinction. Son entrée en vigueur était programmée pour le 1er mars 2025. Si elle avait été maintenue, elle aurait entraîné une obligation de facturation de TVA beaucoup plus précoce, bouleversant la gestion, la rentabilité et la compétitivité de nombreuses micro-entreprises.

Neovi, spécialisé dans l'expertise comptable, prend en charge vos tâches financières, simplifie votre gestion quotidienne et vous permet de vous concentrer pleinement sur le développement de votre activité principale.

Suspension de la réforme jusqu'à 2026

Face à la mobilisation massive des indépendants, aux critiques formulées par le Sénat, et à la pression exercée par des parlementaires de tous bords, le gouvernement a finalement reculé.

Le 30 avril 2025, le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a annoncé la suspension officielle de la réforme. Toute décision concernant la baisse du seuil est repoussée à l’examen du budget 2026.

Seuils applicables en septembre 2025

En conséquence, les seuils de TVA applicables en 2024 restent valables en 2025. Voici les montants à retenir :

ActivitéFranchise de TVASeuil majoré
Prestations de services37 500 €41 250 €
Ventes de marchandises / hébergement85 000 €93 500 €
  • Si vous dépassez le seuil majoré, la TVA est due dès le premier euro dépassé.
  • Si vous dépassez le seuil normal sans atteindre le majoré, vous restez exonéré jusqu’à la fin de l’année, mais devenez redevable au 1er janvier suivant.

Plafonds de chiffre d'affaires et TVA : ne pas confondre

En plus des seuils de TVA, le statut auto-entrepreneur impose des plafonds de chiffre d'affaires spécifiques, différents et à ne pas confondre avec les seuils de TVA.

Nature de l'activitéPlafond annuel de chiffre d'affaires (HT)
Activités commerciales / hébergement188 700 €
Prestations de services / libérales77 700 €

Pour les activités mixtes, le chiffre d'affaires global ne doit pas dépasser 188 700 €, dont 77 700 € maximum pour la part liée aux prestations de services.

En cas de dépassement sur deux années consécutives, l’auto-entrepreneur perd le régime micro et bascule automatiquement dans le régime réel d’imposition, entraînant des obligations comptables plus lourdes.

Conséquences du dépassement des seuils de TVA

Le franchissement des seuils de TVA n’est pas sans conséquences. Il implique une modification immédiate du régime fiscal :

  • Facturation de la TVA dès le 1er jour du mois de dépassement
  • Suppression de la mention “TVA non applicable, art. 293B” sur les factures
  • Demande d’un numéro de TVA intracommunautaire auprès du SIE
  • Déclaration et reversement de la TVA collectée

Deux cas de figure sont à distinguer :

  • Dépassement du seuil normal uniquement : la TVA sera applicable à partir du 1er janvier de l’année suivante
  • Dépassement du seuil majoré : la TVA est due immédiatement, dès le mois en cours

Les avantages de la franchise en base de TVA

Tant que les seuils ne sont pas dépassés, l’auto-entrepreneur peut bénéficier d’un régime allégé :

  • Pas de collecte ni déclaration de TVA
  • Comptabilité allégée
  • Prix plus compétitifs, notamment auprès des clients particuliers

Cependant, cette franchise empêche aussi de récupérer la TVA sur les achats professionnels. Pour un indépendant ayant des investissements ou frais importants, cela peut devenir un frein à la croissance ou à l’optimisation fiscale.

Anticiper une éventuelle réforme en 2026

Bien que reportée, la réforme abaissant le seuil de TVA à 25 000 € pourrait faire son retour dès janvier 2026. Mieux vaut s’y préparer sans attendre.

Voici quelques actions recommandées :

  • Suivez votre chiffre d’affaires mensuellement avec un tableau de bord précis
  • Simulez l’impact de la TVA sur vos prix, vos marges et votre positionnement
  • Adaptez votre outil de facturation pour intégrer automatiquement la TVA
  • Formez-vous aux obligations de déclaration et au fonctionnement du régime réel

Si vous dépassez durablement les 25 000 € de chiffre d’affaires, envisagez un changement de statut (passage en EURL, SASU...) ou le basculement volontaire au régime réel pour bénéficier de la récupération de TVA.

Points de vigilance pour la fin d’année 2025

  • Préparez dès maintenant votre prévisionnel 2026 en tenant compte d’un éventuel passage à la TVA
  • Ajustez votre grille tarifaire en fonction de votre typologie de clients (particuliers ou professionnels)
  • Prévenez vos clients en cas de modification tarifaire à venir liée à l’apparition de la TVA

Si vous collaborez avec des clients professionnels, la transition peut être plus fluide car ils récupèrent généralement la TVA.

En revanche, pour une clientèle de particuliers, il faudra ajuster finement vos prix pour ne pas impacter la demande.

En septembre 2025, les règles de TVA pour les auto-entrepreneurs restent inchangées. La réforme prévue est suspendue, mais l’avenir reste incertain. Pour éviter toute mauvaise surprise, il est essentiel d’anticiper les changements attendus pour 2026.

Adoptez dès aujourd’hui une gestion rigoureuse, mettez à jour vos outils, surveillez vos chiffres et formez-vous. Ainsi, quelle que soit l’évolution législative, vous serez prêt à ajuster votre stratégie, sans mettre en péril votre rentabilité ou votre compétitivité.

Ne subissez pas les réformes fiscales : prenez-les de vitesse.