Succès Story, Artistics rend l’art accessible à tous

Publié le 16/10/2018 17:17 | Mis à jour le 10/07/2019 16:39

A l’occasion de notre partenariat avec la FIAC nous décidons de mettre à l’honneur des entrepreneurs dans le domaine de l’art. Ceux-ci ont décidé de challenger les codes d’un marché historique pour proposer une nouvelle vision de leur industrie et de la collection d’œuvres d’art. Aujourd’hui nous rencontrons Sonia Rameau co-fondatrice d’Artistics une jeune pousse qui se donne pour ambition de mettre l’art à la portée de tous. Artistics est une galerie d’art contemporain en ligne dont la spécificité est de permettre une réelle rencontre avec les artistes et leur travail. Aujourd’hui, sur la plupart des sites de vente d’art en ligne, l’information disponible se limite à une biographie succincte et quelques images des œuvres. Artistics va plus loin en proposant notamment des interviews-vidéos des artistes, réalisées dans leur atelier. Il s’agit de donner les moyens aux personnes qui le souhaitent de situer l’œuvre dans un parcours de création, une intention, un contexte...

Qu’entendez-vous par mettre l’art à la portée de tous ?

Aujourd’hui, tout le monde utilise l’outil numérique alors que la fréquentation des galeries ou des foires reste une activité de « happy few ». Internet permet un nouveau rapport à l’information, à la connaissance, à la découverte, libéré de la crainte d’être jugé et de paraître ridicule. Regarder l’interview d’un artiste en vidéo est moins intimidant que d’aller l’aborder lors d’un vernissage. Si nous donnons autant d’importance à cette médiation, c’est parce que nous avons-nous-même expérimenté la frustration de se confronter à une œuvre sans rien connaître de son histoire et sans avoir la possibilité de l’entendre directement de la bouche de l’artiste. Voir le prix d’une œuvre est plus rassurant que de devoir le demander à un inconnu. C’est dans ce sens que nous pensons pouvoir élargir l’accès à l’art et son marché : en facilitant la connaissance de l’artiste et de son œuvre, et en offrant davantage de transparence.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent investir dans l’art / commencer une collection ?

Nous avons choisi de nous adresser prioritairement aux collectionneurs qui construisent leur collection par passion, plutôt que dans une logique d’investissement et de recherche de plus-value. Si une personne vient nous voir avec l’intention de commencer une collection, nous lui conseillons de prendre le temps de construire son propre goût, d’identifier ses véritables centres d’intérêt et de comprendre ce qui le touche : en se documentant sur les artistes qui les intéressent et en cherchant à comprendre le contexte de création de l’œuvre : dans le parcours de l’artiste comme dans le paysage plus global de l’art contemporain. Et puis bien sûr de s'imaginer vivre avec l’œuvre, tous les jours, années après années, sans s'en lasser, sans épuiser son charme, son mystère, sa puissance ou sa beauté.

Quels sont pour vous les grands profils de personnes qui achètent de l’art en ligne ? Quelles sont leurs différentes motivations ?

En préambule, il me semble très difficile de définir des « profils types » d’acheteurs en ligne car il y a déjà une telle diversité d’acteurs dans la vente d’art en ligne qu’il y a au moins autant de profils d’acheteurs. Si l’on regarde les personnes qui achètent en ligne sur Artistics, on peut distinguer deux types d’acheteurs : d’une part des acheteurs traditionnels, collectionneurs avertis ou acheteurs occasionnels, qui fréquentent habituellement les circuits classiques (galeries « physiques » et foires). Ils viennent chez nous car ils ont eu un coup de cœur pour l’un de nos artistes et n’auraient pas la possibilité d’acheter une œuvre par un autre moyen, ou apprécient la commodité que leur procure l’achat en ligne. D’autre part, des personnes qui achètent pour la première fois et ont choisi le web pour faire ce premier pas. Ou bien parce qu’ils estiment que les galeries traditionnelles ne sont pas faites pour eux, ou bien parce qu’ils n’ont pas la disponibilité pour se rendre dans les galeries. A cela, on pourrait ajouter que nos acheteurs ont une expérience suffisante de l’achat en ligne (hors marché de l’art) pour envisager l’achat d’une œuvre d’art d’un montant de plusieurs milliers d’euros sur le web. Et qu’à cet égard, on perçoit une plus grande disposition à l’achat en ligne chez les acheteurs anglo-saxons que hexagonaux.

Quel a été votre plus gros challenge et comment l’avez-vous surmonté ?

Notre plus gros challenge est de concilier sélectivité (donc une offre réduite) et rentabilité. Le web favorise les gros acteurs, d’où les mouvements de concentration sur le marché de l’art en ligne et la volonté de beaucoup de plateformes de se positionner en « one-stop shop » des collectionneurs. Dans ce contexte, comment exister sur ce marché sans renoncer à être sélectif et à entretenir un rapport personnalisé avec chaque artiste, qui est indispensable pour bien représenter son travail ? Notre réponse est double : d’une part en allant à la rencontre des collectionneurs partout où ils sont sur le web (sur les portails de galeries, les sites affinitaires, les réseaux sociaux) plutôt que d’attendre qu’ils découvrent notre site. D’autre part, en leur donnant de bonnes raisons de poursuivre leur navigation sur notre site une fois que l’on a initié un premier contact : pour visionner une vidéo, voir la vue 360° d’une sculpture, et bien sûr acheter en ligne.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui veulent se lancer ?

De bien s’entourer ! En choisissant des associés qui partagent votre enthousiasme pour le projet, votre état d’esprit et vos valeurs. C’est selon moi une condition essentielle de la réussite : rechercher une convergence des objectifs tout en veillant à ce que chacun apporte des compétences complémentaires aux vôtres. Cela vaut aussi pour le recrutement de chaque collaborateur.  

Merci à Sonia Rameau pour cet entretien. Rendez-vous sur artistics.com

pour commencer votre collection !