Micro-entreprise  cotisations, impôts, TVA… combien reste-t-il vraiment

Micro-entreprise : cotisations, impôts, TVA… combien reste-t-il vraiment ?

Publié le 06/08/2025 11:00 | Mis à jour le 11/09/2025 15:01 | 5 min de lecture

Le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) a révolutionné l’accès à l’entrepreneuriat en France. Avec une gestion simplifiée, des obligations réduites et une fiscalité allégée, ce régime attire chaque année des milliers de freelances, porteurs de projets et travailleurs indépendants. Mais cette simplicité cache tout de même un certain nombre de charges à anticiper pour assurer la viabilité de son activité. En 2025, On vous partage tous ce qu’il faut savoir sur les charges auxquelles un auto-entrepreneur devra faire face.

Les cotisations sociales : un pourcentage du chiffre d’affaires

Les cotisations sociales sont la première catégorie de charges pour les auto-entrepreneurs. Elles couvrent les risques maladie, maternité, invalidité, retraite, CSG-CRDS, allocations familiales et formation professionnelle. Leur montant est proportionnel au chiffre d’affaires encaissé, avec des taux définis par l’Urssaf selon la nature de l’activité exercée :

  • 12,3 % pour les activités d’achat/revente ou de fourniture de logement (BIC)
  • 21,2 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC)
  • 24,6 % pour les professions libérales affiliées au régime général (BNC)
  • 23,2 % pour les professions libérales affiliées à la CIPAV

Si le chiffre d’affaires est nul, aucun prélèvement n’est effectué. Le régime est donc adapté à ceux qui ont une activité variable ou débutante.

L'impôt sur le revenu : classique ou versement libératoire

En tant que micro-entrepreneur, vous êtes soumis par défaut au régime micro-fiscal. Vous payez l’impôt sur le revenu après application d’un abattement forfaitaire, variable selon votre activité :

  • 71 % pour la vente de marchandises
  • 50 % pour les prestations de services commerciales et artisanales
  • 34 % pour les professions libérales (BNC)

L’impôt est ensuite calculé selon le barème progressif classique de l’impôt sur le revenu. Vous pouvez également opter pour le versement libératoire, une solution alternative permettant de payer l’impôt en même temps que vos cotisations sociales, selon les taux suivants :

  • 1 % pour les ventes
  • 1,7 % pour les prestations de services BIC
  • 2,2 % pour les professions libérales BNC

Ce choix dépend de votre revenu fiscal de référence et doit être validé auprès de l’Urssaf avant le 30 septembre pour une application l’année suivante.

La TVA : franchise ou régime réel

Un micro-entrepreneur bénéficie généralement de la franchise en base de TVA, tant qu’il ne dépasse pas les seuils suivants en 2025 :

  • 85 500 € pour les ventes de marchandises
  • 37 500 € pour les prestations de services

En cas de dépassement des seuils majorés (93 500 € et 41 250 € respectivement), il devient assujetti à la TVA :

  • Il doit facturer la TVA
  • Il doit déclarer et reverser la TVA collectée
  • Il peut déduire la TVA sur ses achats professionnels

Attention, le basculement est automatique et immédiat. Cela implique une gestion administrative plus complexe.

La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)

La CFE est une taxe locale obligatoire, sauf exonération. Elle dépend de la commune de domiciliation de l’activité et de la valeur locative des locaux utilisés. En l’absence de local professionnel, une base minimale est appliquée.

Les micro-entrepreneurs sont exonérés de CFE la première année civile d’activité. En dessous de 5 000 € de chiffre d’affaires annuel, une exonération est aussi possible. Le montant varie de 227 € à plus de 1 000 €, selon les tranches de CA et la commune.

Les autres taxes : chambre consulaire et CFP

En fonction de votre activité, d’autres petites taxes s’ajoutent :

  • Taxe pour frais de chambre de commerce (CCI) : 0,044 % (services), 0,015 % (ventes)
  • Taxe pour frais de chambre des métiers (CMA) : 0,22 % à 0,48 % (selon zone et activité)
  • Contribution à la formation professionnelle (CFP) : 0,10 % à 0,30 % selon activité

Ces taxes sont calculées en pourcentage du chiffre d’affaires déclaré et prélevées automatiquement par l’Urssaf en même temps que les cotisations sociales.

Les dépenses professionnelles : non déductibles mais incontournables

Contrairement à une entreprise classique, les frais professionnels ne sont pas déductibles du chiffre d’affaires. Cela inclut :

Les assurances professionnelles, notamment la RC Pro, indispensable pour être couvert en cas de litige ou de sinistre

  • Les frais bancaires (compte dédié obligatoire au-delà de 10 000 € de CA pendant 2 années)
  • L’achat de matériel, logiciels, abonnements web, espace de travail
  • Les frais de communication, déplacements, site internet, publicité

Même s’ils ne réduisent pas les charges sociales ou fiscales, ces frais restent nécessaires pour assurer la qualité et la pérennité de l’activité.

Les risques en cas de mauvaise gestion

Ne pas anticiper ses charges ou mal déclarer son chiffre d’affaires peut entraîner :

  • Des pénalités de retard sur les cotisations ou les impôts
  • Une radiation du régime micro-social ou micro-fiscal
  • Une perte de droit aux exonérations ou à la protection sociale

Il est donc essentiel de bien organiser sa gestion, déclarer régulièrement même en cas de CA nul, et vérifier les seuils à ne pas dépasser.

Comment limiter ses charges en micro-entreprise ?

Plusieurs stratégies permettent d’optimiser ses charges :

  • Lisser ses recettes pour ne pas dépasser inutilement les seuils de TVA
  • Choisir le bon régime fiscal après simulation (versement libératoire ou non)
  • Profiter des exonérations (CFE, ACRE, zones prioritaires, etc.)
  • Éviter les frais superflus, abonnements non utilisés, matériel inutile
  • Effectuer ses déclarations dans les délais pour éviter les majorations

Être auto-entrepreneur en 2025 reste une excellente opportunité pour entreprendre simplement. Mais il est essentiel de bien comprendre l’ensemble des charges liées à ce statut. Cotisations sociales proportionnelles, impôt sur le revenu, éventuelle TVA, taxes locales et frais professionnels : l’ensemble de ces éléments doit être anticipé pour garantir la pérennité de l’activité.

Utiliser des simulateurs en ligne, tenir une comptabilité rigoureuse, et se faire accompagner si nécessaire sont des réflexes à adopter dès le démarrage. Et pour sécuriser son activité, il est recommandé de souscrire à une assurance professionnelle adaptée à ses risques. Car même si elle n’est pas obligatoire, elle peut faire toute la différence en cas d’imprévu.