Crise économique  ces secteurs en auto-entreprise qui ferment les uns après les autres

Crise économique : ces secteurs en auto-entreprise qui ferment les uns après les autres

Publié le 11/08/2025 11:00 | Mis à jour le 11/09/2025 14:55 | 5 min de lecture

Le statut d’auto-entrepreneur reste un levier puissant pour entreprendre facilement, rapidement et avec des démarches allégées. Il attire chaque année des milliers de créateurs d’activité. Toutefois, ce régime ne protège pas totalement contre les effets d’une crise économique. Inflation, baisse du pouvoir d’achat, changements de comportement des consommateurs ou concurrence numérique accrue : autant de facteurs qui fragilisent certains secteurs plus que d’autres.

En 2025, de nombreuses micro-entreprises subissent de plein fouet les conséquences de cette conjoncture tendue. Et bien que certains domaines s’en sortent, voire prospèrent, comme le numérique, la santé ou la réparation, d’autres connaissent une chute nette de leur chiffre d’affaires, une augmentation des fermetures, ou une difficulté croissante à maintenir leur activité.

L’objectif de cet article est de dresser un panorama clair et utile des secteurs d’activité les plus impactés afin d’aider les auto-entrepreneurs concernés à mieux anticiper les difficultés et, si nécessaire, à envisager des ajustements stratégiques.

Commerce de proximité : un modèle en difficulté

Les petits commerçants indépendants, notamment dans le prêt-à-porter, la décoration, les accessoires ou les marchés, sont parmi les plus exposés. Le recul du pouvoir d’achat pousse les consommateurs à limiter leurs achats dits « non essentiels ». En parallèle, le développement du e-commerce et des marketplaces accentue la pression sur ces professionnels.

Leur capacité d’adaptation est souvent limitée par un modèle physique, local, et difficile à numériser rapidement.

Restauration, événementiel, loisirs : la précarité conjoncturelle

Les auto-entrepreneurs dans la restauration rapide, la vente à emporter, les services traiteur ou l’organisation d’ateliers ressentent fortement les effets de la crise. Réduction des dépenses loisirs, incertitude sur les événements, hausse des coûts des matières premières et de l’énergie : autant de contraintes qui freinent le développement.

Le secteur du loisir créatif ou événementiel (mariages, salons, stages) est également très sensible aux cycles économiques. Lors des périodes de récession, ces dépenses sont les premières supprimées.

Transport indépendant : des marges laminées

Les VTC, livreurs indépendants ou taxis non affiliés doivent faire face à une double peine : la hausse du prix du carburant et une concurrence exacerbée, notamment via les plateformes. Même en cas de forte activité, les marges s’amenuisent. L’activité devient précaire, notamment pour ceux qui n’ont pas diversifié leurs sources de revenus ou qui dépendent d’une clientèle locale peu régulière.

Services à la personne non spécialisés : un secteur sous pression

Les prestations comme le ménage, le repassage, l’aide à domicile hors soins médicaux ou le petit bricolage sont fortement concurrentielles et peu valorisées financièrement. La hausse des charges et la pression sur les prix imposent aux prestataires des conditions de travail souvent tendues, sans pouvoir répercuter les hausses sur leurs tarifs.

Tourisme, hébergement et activités saisonnières

Le tourisme et l’hébergement de courte durée dépendent entièrement de la conjoncture, des vacances, du climat et du pouvoir d’achat des ménages. En cas de ralentissement économique ou de restriction budgétaire, les réservations chutent immédiatement.

Les guides touristiques, loueurs saisonniers ou accompagnateurs de séjours sont directement impactés et peinent à lisser leur chiffre d’affaires sur l’année.

Artisanat, production, métiers manuels

Les artisans indépendants (plombiers, électriciens, peintres, etc.) sont confrontés à une flambée des coûts (énergie, matériaux) et à des carnets de commande parfois réduits, notamment dans les domaines liés à la construction ou à l’automobile.

Certains clients reportent leurs projets, réduisent leurs budgets, ou privilégient des acteurs mieux implantés. La difficulté à augmenter les prix, la dépendance à un tissu local et le poids des charges rendent l’activité parfois difficile à maintenir.

Métiers liés à l’impression et au papier

Les professions autour de l’impression, la papeterie ou la communication physique sont parmi les plus en recul structurel. La digitalisation des supports, la réduction des dépenses publicitaires et la concurrence en ligne réduisent fortement la demande. Ce phénomène est amplifié en période de crise, où ces prestations deviennent secondaires.

Immobilier et bâtiment : ralentissement net

Les micro-entrepreneurs du bâtiment, de la rénovation ou de l’intermédiation immobilière sont directement exposés à :

  • La baisse des ventes immobilières,
  • Les taux d’intérêt en hausse,
  • L’hésitation des ménages à se lancer dans de nouveaux projets,
  • La difficulté à obtenir des financements.

Les chantiers sont parfois stoppés, reportés, ou réalisés avec des budgets réduits, ce qui affecte les artisans indépendants

Données chiffrées à retenir

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • +51 % de défauts dans le commerce d’habillement,
  • +43 % en coiffure,
  • +42,5 % dans les salons de beauté,
  • +34,5 % dans l’alimentaire de proximité.

Les artisans (38 %) et commerçants (33 %) sont les professions qui se déclarent les plus touchées par la crise. Ce constat rejoint les hausses de défaillance enregistrées dans ces secteurs.

La crise économique actuelle a mis en lumière la fragilité structurelle de certains secteurs d’activité au sein du régime auto-entrepreneur. Commerce physique, restauration traditionnelle, transport indépendant, métiers artisanaux, tourisme ou événementiel : ces activités, bien qu’essentielles localement, souffrent de leur exposition directe à la conjoncture, à l’inflation et à la digitalisation croissante du marché.

Cela ne signifie pas que ces métiers sont condamnés, mais qu’ils doivent s’adapter plus vite : ajustement des offres, diversification, meilleure gestion des charges et, si possible, transition partielle vers le numérique. Pour ceux qui souhaitent stabiliser leur activité, des leviers existent : adaptation tarifaire, stratégie de niche, ou encore accompagnement professionnel (comptable, conseiller, réseau local).

Enfin, dans un contexte incertain, disposer d’une bonne assurance professionnelle reste un filet de sécurité, notamment pour se protéger en cas de litige ou d’imprévu. Elle ne garantit pas la pérennité d’une activité, mais elle évite qu’un accident ou un client défaillant ne remette en cause toute votre entreprise.