Wit Art, un service sur-mesure pour gérer et valoriser les collections privées

Publié le 09/05/2019 15:41 | Mis à jour le 08/07/2019 15:44

Alors que l’étude Online Art Trade 2019 vient tout juste de paraître, Vanessa Vidot présente, Wit Art, le service de gestion et de valorisation des collections privées qu’elle a créé il y a un peu plus d’un an. Cette ex directrice d’une galerie d’art moderne internationale nous rappelle combien les collectionneurs privés soutiennent et dynamisent la création. 

Wit Art, la startup qui aide à gérer et valoriser les collections privées

Wit Art est une société de gestion et de valorisation de collections privées que j'ai fondé début 2018. Elle s’appuie sur un logiciel spécifiquement conçu pour faciliter la vie des collectionneurs d'art. Wit Art leur permet de mieux connaître leur collection, de maîtriser leur patrimoine financier et de contribuer à la vie culturelle par la valorisation de la collection au travers de prêts. Wit Art intervient sur ce segment novateur de l’autonomisation de la gestion de collection privée où 90% des parts de marché sont à conquérir.

Quels sont les avantages à utiliser Wit Art ?

 Grâce à ce logiciel performant et intuitif, Wit Art offre surtout un accompagnement personnalisé qui peut prendre plusieurs formes. Soit, nous intégrons toutes les informations transmises par notre client dans le logiciel et lui livrons un objet numérique prêt à l'emploi. Soit, nous intégrons les informations, puis lui livrons une version modifiable. Au-delà du catalogage, Wit Art offre aussi un service de veille de l’actualité des artistes de la collection.

Pour des questions de sécurité évidentes, Wit Art est un outil offline. Le collectionneur garde ainsi l’entière maîtrise de ses informations. L’accès à la plateforme Wit Art est simple et permanent : pas de mise à jour de logiciel, pas de site internet tiers hébergeant et stockant des données privées et confidentielles.

Comment l’idée vous est-elle venue ?

J’ai dirigé une galerie d’art moderne internationale à Paris pendant 10 ans. J’ai parcouru les expositions, foires, ventes aux enchères et j’ai accompagné des collectionneurs dans leur processus d’acquisition ou de vente. En observant leurs pratiques et le marché de l’art international, j’ai constaté que « l’objet collection » prenait une nouvelle forme, à l’instar des collections privées d’importance qui tendent à s'élever au rang d’institutions muséales. Plus que jamais, le collectionneur est porteur de dynamisme économique et s’inscrit comme soutien à la création par ses actes d’achat.

Collectionner à l’ère numérique soulève de nouveaux enjeux. Je ne suis pas art advisor et je n’ai d’intérêt que celui de mes clients. Comment organiser, gérer, valoriser leur collection ? Wit Art a vu le jour pour répondre à ces questions.

Quel est votre business model ?

Gérer et valoriser une collection privée peut être intimidant, même pour des collectionneurs ou des professionnels du marché de l’art qui supposent souvent que le coût d’un tel service est élevé. En réalité, le montant de mes prestations représente entre 1% et 3% du montant total de la valeur des œuvres traitées dans la collection. La rentabilité se concrétise dans la fidélisation de mes clients, mon ambition étant de leur apporter un suivi et un accompagnement à long terme.

Quelles types de collection gérez-vous ?

Il n’y a pas une mais mille collections ! Notre objectif est d’être utile au collectionneur quelles que soient la taille ou la valeur de sa collection. J’avoue avoir une préférence pour l’art moderne et contemporain qui correspond à mes compétences sur le marché de l’art international et dont je maîtrise les subtilités.

Quels ont été vos principaux challenges pour lancer votre activité et comment les avez-vous relevés ?

Être une femme dirigeante sur le marché de l’art international dans un secteur d’activité novateur est un challenge en soi ! Mais j’ai dû principalement faire face à deux défis.

Comment convaincre le collectionneur de la nécessité de la digitalisation ?

A tous les réfractaires craignant une rupture de confidentialité, Wit Art offre de solides atouts.

  • L’incommunicabilité:  le collectionneur reste toujours maître des informations transmises et Wit Art est soumis contractuellement à une obligation de confidentialité très stricte.
  • La sécurité: posséder une collection, c’est aussi posséder un patrimoine qu’il faut protéger. S’il n’est pas répertorié numériquement, il est simplement perdu en cas d’incendie, de dégât des eaux ou autre dommage. Wit Art permet de conserver et de protéger la valeur de son patrimoine.

Comment inciter le collectionneur à réaliser un catalogage,

C’est un processus souvent repoussé faute de temps et de moyens. Ici encore, Wit Art dispose de bons arguments.

  • La connaissance: avoir une pleine maîtrise de l’information sur les pièces possédées permet de mieux cerner et jauger son patrimoine. La maîtrise de l’information est un enjeu crucial du marché de l’art.
  • La protection: la vie d’une collection dépend des dynamiques interpersonnelles. Par exemple, en cas de mariage, de divorce ou encore de décès il est absolument nécessaire pour chacune des parties de connaître précisément le patrimoine mobilisé.

Evolution du marché de l'art en ligne

Le marché de l’art en ligne a augmenté de 9,8 % en 2018 pour atteindre 4,64 milliards de dollars. Que pensez-vous de cette tendance ?

Le marché de l’art en ligne assume une belle croissance en 2018. Cependant, il montre des signes de ralentissement significatif ces trois dernières années. Les plateformes d’achat en ligne font face à une hyper compétitivité qui laisse présumer que les lignes risquent de bouger dans les années à venir. Pour 64% d’entre elles, l’enjeu est double pour se maintenir en haut du classement : consolider leur image de marque et renforcer la confiance de leurs clients.

La pratique de l’achat d’art en ligne et les parts de marché gagnées sur le marché classique sont, je pense, le signe d’un changement de mode de consommation. Il pose une question plus large, celle du devenir des galeries et des acteurs historiques du marché.

Comment concilier les deux pratiques ? Comment les structures traditionnelles doivent-elles s’adapter pour rester compétitives et rentables ? Évolution darwinienne d’un marché qui jusqu’à récemment s’était bien gardé de faire face au tourbillon numérique. C’est une belle opportunité de repenser les dynamiques du marché à l’ère, déjà bien entamée, du 2.0.

Quels sont selon vous les profils type des acheteurs en ligne ?

La tentation d’avoir une vision sclérosée du profil des acheteurs en ligne est grande, quand on voit les chiffres. 23% des acheteurs en ligne de la génération Y indiquent ne jamais avoir acheté d’œuvres dans une galerie, aux enchères ou lors d’une exposition avant d’acheter pour la première fois en ligne. Une analyse « acheteurs traditionnels » versus « nouvelle génération d’acheteurs » risquerait de créer un hiatus générationnel un peu trop simpliste.

Les critères de transparence, d’accessibilité à l’information et d’accès à la culture de manière plus générale sont pour moi plus déterminants. En dehors des considérations esthétiques, définir une typologie des acheteurs en ligne comme définir une typologie de collectionneurs me parait périlleux tant les modes de consommation et les dynamiques d’achat dans un marché mondialisé soumis à la spéculation fluctuent rapidement. 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite acheter de l’art sur Internet pour la première fois ?

Un seul mot : la passion, la passion et encore la passion ! Acheter une œuvre d’art c’est avant tout soutenir un acte créatif, un artiste et une certaine vérité du monde. Il est important de s’avoir identifier et de construire son propre goût.

Lorsque je découvre une nouvelle collection privée, une esthétique se dessine assez naturellement. Sans parler de construction thématique, une collection est avant tout le reflet de celui qui la constitue. Je dirais donc qu’il faut être fidèle à soi-même, écouter l’élan spontané du cœur qui anticipe généralement un acte d’achat. Avoir la curiosité de comprendre le contexte de la création de l’œuvre, le parcours et la place de l’artiste. Il faut aussi s’assurer de la fiabilité de la plateforme de vente d’art en ligne sur laquelle on acquiert l’œuvre.  Les questions d’authenticité sont plus que jamais au cœur du marché de l’art, il faut oser questionner, vérifier et répertorier toutes les informations d’acquisition pour tout soit transparent lors d’une revente éventuelle.