Entretien professionnel en 2026.

L'entretien professionnel change : qu'est-ce qui nous attend en 2026 ?

Publié le 14/12/2025 11:00 | Mis à jour le 14/12/2025 11:00 | 8 min de lecture

En 2026, l’entretien professionnel change profondément : la réforme transforme ce rendez-vous obligatoire en un véritable entretien de parcours professionnel. Pour les dirigeants de TPE, les petites PME et les indépendants employeurs, ce changement n’est pas anodin : il modifie le calendrier, enrichit les thèmes à aborder et redéfinit les obligations de suivi. L’objectif est clair : accompagner plus finement l’évolution de chaque salarié, anticiper les besoins en compétences et préparer les transitions professionnelles dans un contexte où les métiers évoluent rapidement.

Que l’on dirige une agence de communication de quatre personnes, un atelier artisanal ou une micro-PME du numérique, cette réforme concerne toutes les structures et invite à revoir la manière de préparer, conduire et exploiter ces entretiens. Voici ce qu’il faut comprendre pour être prêt dès 2026.

Qu’est-ce que l'entretien de parcours professionnel prévu en 2026 ?

L’entretien professionnel change de nom : il devient entretien de parcours professionnel.
Ce nouveau format a pour objectif de dépasser la simple mise au point RH pour devenir un temps d’échange structuré sur :

L’évolution du poste,

La montée en compétences, 

La mobilité interne, 

L’adaptation du travail (Ex : aménagement de poste), 

Les projets de reconversion, 

La prévention de l’usure professionnelle, 

La santé au travail, 

L’usage des dispositifs comme le CPF (Compte Personnel de Formation), la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) ou le CEP (Conseil en Évolution Professionnelle).

 

Autrement dit, un dirigeant de TPE pourra désormais se servir de cet entretien pour analyser l’avenir de son activité, détecter les compétences à sécuriser, et accompagner un salarié dans une nouvelle mission ou un changement de rôle.

Exemple :
Dans une petite agence digitale, un développeur souhaite se former au pilotage de projets. L’entretien 2026 aide à identifier la formation nécessaire, planifier un accompagnement interne, et préparer une évolution du poste sur deux à trois ans.

 

À quelle fréquence devront être réalisés les nouveaux entretiens ?

La périodicité change en profondeur :
EntretienAvant 2026À partir d’octobre 2026
Premier entretienDans les 2 ansDans l’année suivant l’embauche
Entretiens réguliersTous les 2 ansTous les 4 ans
Bilan récapitulatifTous les 6 ansTous les 8 ans


Cette nouvelle cadence allège le calendrier administratif, tout en laissant davantage de temps pour mettre en œuvre les actions décidées lors de l’entretien.

Pour un dirigeant de petite structure qui gère déjà les responsabilités commerciales, juridiques, comptables et parfois opérationnelles, cette évolution réduit la pression annuelle.

 

Quels nouveaux entretiens sont obligatoires pour les salariés, notamment les seniors ?

Deux rendez-vous spécifiques font leur apparition :

Entretien de mi-carrière

Environ à 45 ans, pour anticiper :

  • La seconde partie du parcours professionnel,
  • Les risques d’usure dans des métiers physiques,
  • Les besoins d’adaptation des missions,
  • Les options de reconversion ou de montée en compétences.
Entretien de fin de carrière

Dans les deux années précédant le 60e anniversaire du salarié, pour échanger sur :

  • Le maintien dans l’emploi,
  • Les aménagements des conditions de travail,
  • Les formations utiles pour les dernières années d’activité.

Ces entretiens sont particulièrement utiles dans les métiers exigeants physiquement : manutention, restauration, soins à la personne, métiers techniques ou postes soumis à forte pression opérationnelle.

 

Que doit contenir le nouvel entretien professionnel en 2026 ?

Le contenu est enrichi et structuré autour de plusieurs thématiques obligatoires :

  • Mobilité interne et évolution de poste,
  • Montée en compétences, formation et reconversion,
  • Transformations des métiers (Ex : automatisation, IA, nouveaux outils),
  • Adaptation du poste pour les travailleurs vieillissants,
  • Santé au travail et prévention de l’usure,
  • Utilisation du CPF, de la VAE ou du CEP,
  • Échanges sur les aspirations professionnelles.

Pour les employeurs indépendants (ex : agence de communication de trois personnes, atelier de production artisanale, micro-cabinet d’ingénierie), ces thèmes permettent d’anticiper les besoins en compétences plutôt que d’être pris de court lorsqu’une évolution de poste devient indispensable.

 

Comment les entreprises devront-elles assurer le suivi et la conformité ?

Les obligations restent fortes, surtout pour les entreprises de plus de 50 salariés.


Les employeurs doivent :

  • Formaliser l’entretien dans un document partagé et signé,
  • Inscrire les éléments dans la BDESE (Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales),
  • Assurer le suivi des formations et actions décidées,
  • Conserver les preuves en cas de contrôle.

 

Les sanctions financières continuent d’exister : jusqu’à 3 000 euros par salarié pour non-respect du calendrier ou des règles de suivi.

Les entreprises de moins de 300 salariés peuvent orienter leurs collaborateurs vers un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP), un accompagnement gratuit et externe.

 

Comment la digitalisation et l’IA vont transformer l’entretien professionnel ?

La réforme encourage l’usage d’outils digitaux, déjà largement adoptés par les petites entreprises pour faciliter la gestion administrative.


Les apports principaux :

  • Préparation automatisée avec récupération des formations suivies,
  • Recommandations de parcours de compétences,
  • Tableaux de bord consultables à distance,
  • Échanges plus fluides en contexte hybride ou télétravail,
  • Archivage structuré pour la conformité.

 

Exemple :
Une PME en commerce en ligne peut utiliser un outil RH pour identifier que plusieurs salariés souhaitent se former en cybersécurité ou e-logistique, ce qui permet d’ajuster le plan de formation annuel.

 

Comment éviter les erreurs fréquentes dans la mise en place 2026 ?

Voici les principaux écueils repérés :

  • Organiser l’entretien trop tard ou hors calendrier légal,
  • Oublier de rédiger et signer la synthèse,
  • Ne pas aborder les questions de formation ou de mobilité,
  • Réduire l’entretien à une évaluation de performance,
  • Ne pas former les managers à la conduite d’entretien,
  • Négliger la santé au travail ou les transformations des métiers.

 

Pour les TPE dépourvues de service RH, l’un des risques courants est d’improviser l’échange sans trame préalable, ce qui peut empêcher de repérer les besoins réels.

 

Quels outils utiliser pour vous préparer à la réforme dès 2026 ?

Un kit de préparation est recommandé :

  • Rappel des obligations légales et du déroulé,
  • Grille d’auto-évaluation des compétences,
  • Trame de questions pour guider la réflexion,
  • Espace dédié aux souhaits d’évolution,
  • Informations sur le CPF et les autres dispositifs mobilisables,
  • Exemples concrets par activité.
    Exemple :
    Un salon de coiffure peut intégrer des questions spécifiques : maîtrise de nouvelles techniques, formation en gestion, aspiration à encadrer un apprenti, adaptation du poste pour un travailleur senior.

 

Comment l’entretien professionnel peut aider à lutter contre la pénurie de compétences ?

La réforme 2026 en fait un levier majeur.


L’entretien permet d’identifier :

  • Les compétences internes disponibles,
  • Les compétences à développer,
  • Les salariés en évolution ou en reconversion,
  • Les métiers en tension au sein de l’entreprise.

Il contribue à réduire les recrutements difficiles, à fidéliser les talents et à anticiper les besoins à long terme.

 

FAQ - Vos questions fréquentes sur l'entretien professionnel

  • L’entretien professionnel 2026 est-il obligatoire pour toutes les entreprises ?
    Oui, quelle que soit la taille : micro-entreprise, TPE, PME ou grande entreprise.
  • Quelle est la différence entre entretien annuel et entretien professionnel ?
    L’entretien annuel porte sur la performance.
    L’entretien professionnel porte sur l’évolution du parcours, la formation, la mobilité et la reconversion.
  • Que risque une entreprise si elle ne respecte pas les règles ?
    Une pénalité pouvant aller jusqu’à 3 000 euros par salarié, principalement pour les entreprises de 50 salariés et plus.
  • Un salarié peut-il demander un entretien avant les 4 ans ?
    Oui. L’employeur peut organiser un entretien supplémentaire sans contrainte.
  • Les indépendants employeurs sont-ils concernés ?
    Oui, dès qu’ils ont un salarié, même en CDD ou en alternance.
  • Le CPF doit-il être obligatoirement mobilisé ?
    Non, mais l’entretien doit intégrer un échange sur son utilisation possible.