Hiscox partenaire de fotofever : « Mettre en avant la démarche artistique qui se cache derrière chaque photographie »

Publié le 21/10/2016 10:54 | Mis à jour le 31/07/2019 17:16 | 6 min de lecture

Du 11 au 13 novembre prochains se déroulera la 5ème édition du salon fotofever paris au Carrousel du Louvre. Dédiée à la jeune création photographique, c’est la première foire d’art qui s'adresse à la fois aux jeunes collectionneurs et aux collectionneurs confirmés avides de découvertes. A l’occasion de la FIAC, nous nous sommes entretenus avec Cécile Schall, fondatrice et directrice de fotofever qui nous présente l’événement.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur fotofever ?

Cécile Schall : Pendant 3 jours, le public est invité à découvrir une nouvelle génération d’artistes autour du médium artistique le plus novateur, la photographie. Le but de ce salon est notamment de favoriser les rencontres entre les artistes et les collectionneurs. Cette année nous présentons une sélection de 75 galeries et éditeurs, dont une grande proportion de galeries étrangères (plus des 2 tiers).

Avec ce salon, nous souhaitons à la fois nous adresser aux collectionneurs confirmés, mais aussi accompagner les débutants dans leurs premiers pas vers la collection. C’est d’ailleurs pour cela que nous renforçons notre programme start to collect.

Enfin, ce salon est aussi le moyen de soutenir les artistes : de leur offrir une belle visibilité et ainsi les aider à vendre leurs œuvres. L’achat de l’œuvre est vraiment l’acte indispensable de soutien à l’artiste. Il est important et nécessaire de rappeler que sans achat, l’artiste ne peut pas vivre.

C’est également pour cela que je dis toujours qu’il ne faut pas négocier le prix de l’œuvre. La valeur de l’œuvre est en effet définie par l’artiste et son galeriste et tient compte de plusieurs éléments et facteurs précis.

Vous évoquiez il y a quelques instants votre programme start to collect, comment fonctionne-t-il ?

Notre programme start to collect a été mis en place dès la première édition de fotofever en 2011 et a pour but d’accompagner les collectionneurs potentiels à se lancer dans l’achat d’art. La photographie est un médium très récent et donc particulièrement approprié pour donner envie à la plus jeune génération (30-40 ans) de démarrer une collection.

Nous sommes partis du constat que pour beaucoup de personnes, le marché de l’art est intimidant. Dans la presse, dans les salons et les foires, on entend parler de prix exorbitants, on voit des œuvres de tailles monumentales, que l’on peut difficilement imaginer chez soi…

Chez fotofever, on cherche à faire en sorte que les gens puissent se sentir à l’aise, avec une ambiance plus cool, un climat bienveillant.

Nous avons donc décidé de mettre en place plusieurs dispositifs dans le cadre de notre programme d’initiation :

  • Nous créons, à l’entrée de la foire « l’appartement du collectionneur» qui met en scène une cinquantaine d’œuvres sélectionnées parmi l’ensemble des exposants. Nous voulons que les visiteurs puissent se plonger dans un univers qui est le reflet de ce qu’est la photographie contemporaine.
  • Nous distribuons gratuitement à tous les visiteurs un guide. Il s’agit d’un mode d’emploi pour démarrer une collection : décryptage des œuvres, paroles de collectionneurs, définition des mots techniques…
  • Enfin, pour la première fois cette année nous mettons en place une visite guidée. Nous allons montrer aux visiteurs qui le souhaitent une sélection de 10 œuvres qui sont, pour nous, idéales pour commencer sa collection.

En plus de vous adresser aux jeunes collectionneurs débutants, vous avez également prévu de parler aux tout petits cette année avec des ateliers dédiés. Pourquoi ce choix ?

En effet, nous lançons une nouvelle initiative « les p’tits collectionneurs ».

L’éducation artistique, en France, n’est pas très présente dans les écoles. Les enfants ne sont pas sensibilisés à l’art. Nous avons donc voulu créer des ateliers artistiques pour accueillir gratuitement les enfants de 6 à 12 ans. Le but est de leur raconter l’histoire de l’œuvre, sa création, son processus de fabrication, les différents intervenants… Nous voulons leur faire comprendre qu’une œuvre n’est pas juste une image, elle a nécessité beaucoup de travail et dégage une réelle émotion.

Le marché de l’art en ligne représente 3.27m$, il est très prisé par les 18-35 ans. Comment fotofever s’adapte à cette nouvelle tendance ?

De par la jeunesse de cet art qu’est la photographie, mais aussi de par notre jeunesse, nous sommes très attachés à l’importance que prend le numérique sur le marché de l’art.

Toutefois, nous restons convaincus que la rencontre physique avec l’œuvre d’art est essentielle pour avoir un coup de cœur. Tout comme dans une relation humaine. Vous pouvez aimer la personne sur internet, mais vous devez la voir en vrai pour en être convaincu.

Le digital peut certes faciliter les rencontres entre œuvres et personnes, mais la vraie rencontre est indispensable.

Nous avons donc procédé à une refonte de notre site internet pour mettre en scène tous les artistes qui ont été exposés par les 300 galeries qui sont passées par fotofever depuis 2011.

Notre idée était de faire de ce site une vitrine vivante qui se positionne comme une continuité de la foire pour faciliter ces rencontres.

Nous voulons également mettre en avant la galerie, sa ligne artistique, ses artistes. Nous voulons et aimons défendre le métier du galeriste. Il est le dénicheur de talent, le promoteur qui ne cesse de croire en son artiste et qui l’expose. C’est un maillon essentiel dans le marché de l’art.

Que pensez-vous de l’évolution de la photographie ces derniers années ?

La photographie se réinvente sans cesse et est en constante évolution. C’est un médium qui offre aux artistes une créativité débordante, si bien qu’ils sont de plus en plus nombreux à utiliser la photographie comme moyen d’expression.

Si aujourd’hui tout le monde sait prendre des photos, et que les réseaux sociaux ont démocratisé cet art, il faut différencier les photographes des artistes. L’artiste c’est celui qui va utiliser la photo comme outil pour exprimer ce qu’il ressent, tout comme le peintre le ferait avec son pinceau. Je préfère donc parler d’artistes que de photographes. Il est essentiel de mettre en avant la démarche artistique qui se cache derrière chaque photographie.

Le mot de la fin ?

Nous sommes ravis de collaborer avec Hiscox, avec qui nous avons une réelle affinité. Etant chalengeur sur le marché de l’art, Hiscox a une créativité et une innovation beaucoup plus forte, et nous sommes dans ce même état d’esprit.

Cette collaboration est également très intéressante puisque Hiscox a déjà une collection d’art contemporain dans laquelle la photographie est très présente. C’est tout à fait l’idée que nous nous faisons d’une collection d’entreprise.

La collection d’entreprise, dans le programme start to collect fait d’ailleurs partie des angles majeurs que l’on souhaite développer. Nous pensons en effet qu’il est très fédérateur d’avoir une collection d’art que l’on peut apprécier au quotidien au sein de son lieu de travail.

Merci Cécile pour cet échange !