Trouvez des fonds pour son projet culturel, plus facile que jamais grâce à Culture Time !

Publié le 11/05/2016 16:16 | Mis à jour le 26/07/2019 11:43 | 6 min de lecture

Cette semaine, Hiscox met l’art et la culture à l’honneur. C’est à cette occasion que nous avons rencontré Thérèse Lemarchand, présidente et co-fondatrice de la plateforme de financement participatif pour les projets culturels. Le financement participatif permet à chacun de soutenir collectivement un projet qui le concerne et qui l’attire. Ce nouveau mode de financement populaire ouvre un monde de possibilités pour le mécénat et le secteur culturel : c’est le mécénat participatif.

Comment vous est venue l’idée de créer une plateforme de mécénat en ligne, notamment dédié à l’art ?

J’ai souhaité lancer Culture Time pour permettre à chacun de développer un lien plus étroit avec la culture, en leur donnant la possibilité de s’impliquer. La France a une loi sur le mécénat exceptionnelle, qui aujourd’hui reste en majorité connue et pratiquée par les grandes entreprises. Pourquoi ne pas étendre et populariser ce dispositif ? Voilà comment est né Culture Time, afin que chacun puisse participer à ces projets, et tisser un lien plus étroit avec des musées, des festivals, des fondations, des associations qui font vivre la culture ou des causes qui lui sont chères.

Comment ressentez-vous l’évolution de la tendance à l’engagement participatif ?

Les publics sont les acteurs principaux de la culture : ce sont eux qui la font vivre, par leur regard, leur écoute, la façon dont ils en parlent, dont ils la vivent. Le crowdfunding, et les autres formes d’engagement participatif tel que le vote que nous avons récemment lancé sur Culture Time avec le projet Coup de cœur en un clic leur ouvre une nouvelle place active au sein des structures, et les embarque sur les projets dès leur conception. L’engagement participatif est une manière de prendre ses responsabilités et l’opportunité d’affirmer ses choix. On est au cœur d’une transformation profonde des moyens d’expression du citoyen, tout ce qui est lié à la « civic tech » : pétitions en ligne, plateformes de co-création de loi, consultations participatives, … Ces nouveaux espaces d’échange sont basés sur la recommandation, les échanges directs de pair à pair, et la transparence. L’enjeu de demain pour la culture dans la captation des publics et la transmission des connaissances, c’est aussi de s’approprier cette transformation.

Est-il difficile de réunir les fonds ? Quels sont les avantages pour ceux qui décident de financer des artistes ou de restaurer des œuvres d’art ?

Tout le succès réside dans la préparation et l’implication du porteur de projet. L’engagement de ses donateurs va se faire en miroir de son propre engagement. Un porteur de projet qui a déjà une communauté avec laquelle il interagit régulièrement pourra atteindre ses objectifs plus rapidement. Notre rôle est de leur permettre d’identifier les racines sur lesquelles va pouvoir grandir une campagne : le public, le lieu, la structure. Nous accompagnons les acteurs afin de leur donner dès le départ les bonnes pratiques. Chaque projet défini ses propres remerciements - la terminologie qui n’est pas très heureuse est le mot « contrepartie ». La loi sur le mécénat limite la valeur financière de la contrepartie à 25% du montant du don, cette valeur étant limitée à 65€ pour les particuliers. C’est là qu’il se passe des choses intéressantes car les structures réfléchissent à proposer à leurs donateurs des expériences uniques qui n’ont pas de valeur financière, mais qui sont de magnifiques privilèges : visiter les réserves d’un musée avec son conservateur, rencontrer les équipes, découvrir les métiers. En complément, le donateur bénéficie d’un avantage fiscal de 66% du montant de son don pour les particuliers, et de 60% pour les entreprises. C’est extrêmement vertueux et cet avantage incite à la générosité.

Selon vous, l’art revêt-il une dimension sociale ?

L’art est essentiel dans notre construction personnelle et dans celle de la société. Il témoigne du passé, propose un regard sur le présent et une vision de l’avenir, en touchant au plus profond des personnes, par le sensible. C’est ce qui fait toute la beauté de l’art, sa puissance, et qui le rend immortel. De la confrontation aux œuvres nait la réflexion, l’échange, la communion. De ce fait il crée un lien formidable entre les personnes.  Quid d’une société sans art ? Les tristes évènements récents nous ont montré que la destruction d’une société passait par la destruction de son patrimoine et des œuvres qu’elle a produite.

Le marché de l’art en ligne est en développement constant. Que pensez-vous de la digitalisation de l’art ?

La digitalisation des échanges est inéluctable, que ce soit dans l’art ou pour toute autre forme de « produit » ou service. En 1998-2000 j’ai participé au développement d’enviedart.com qui était la première galerie « jeunes artistes pour jeunes collectionneurs » à s’être lancée exclusivement sur internet. Ce n’est plus tout jeune ! Ce qui change aujourd’hui c’est la puissance que peuvent prendre certains acteurs du marché, que ce soient des plateformes de galeries, ou des enchères en ligne. Il va être extrêmement intéressant de voir comment cela va évoluer, je suis très curieuse de découvrir le nouveau rapport sur l’art en ligne de Hiscox.

Un autre élément important est la numérisation des collections. C’est un enjeu majeur dans la recollection et la diffusion de l’art. La France a un rôle de premier plan à jouer sur ce sujet. Nous avons d’ailleurs développé un système de parrainage d’œuvres pour pouvoir contribuer au financement de ce type de projet. Néanmoins, si les transactions se digitalisent au même titre que l’art en favorisant une diffusion beaucoup plus large, rien ne remplace l’expérience réelle. C’est quand vous êtes face à la toile que vous plongez au-delà de la couleur, de la forme. C’est quand vous êtes dans la salle que le danseur vous emmène au-delà du geste. Les acteurs du secteur de l’art avec lesquels vous interagissez sont-ils à l’aise avec les plateformes numériques ? et avec les réseaux sociaux ? C’est extrêmement variable. Nous devons donc leur mettre à disposition un outil qui soit le plus ergonomique possible, et qu’il permette en même temps d’aller loin en terme de gestion des opérations, de suivi et d’analyse des données, afin d’apporter de la puissance à leurs actions. On fait parfois le grand écart ! Et c’est pour cela que nous avons développé chez Culture Time un service de conseil très personnalisé en complément car l’homme est meilleur que la machine pour s’adapter aux interstices.  

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