Ils vont payer la TVA dès 37 500 €  ce que cache la réforme choc pour les auto-entrepreneurs en 2026

Ils vont payer la TVA dès 37 500 € : ce que cache la réforme choc pour les auto-entrepreneurs en 2026

Publié le 18/10/2025 09:00 | Mis à jour le 21/10/2025 11:13 | 4 min de lecture

Une réforme budgétaire majeure : les nouveaux seuils de TVA pour les micro-entreprises

Le Projet de loi de finances (PLF) 2026 introduit une modification importante du régime fiscal des auto-entrepreneurs. Actuellement exonérés de TVA jusqu’à un chiffre d’affaires de 36800  pour les services et 91900  pour les activités commerciales, ces seuils vont drastiquement baisser dès 2026.

Le nouveau plafond d’exonération de TVA sera fixé à 37500  pour tous, à une exception près : les professionnels du BTP et des travaux immobiliers verront leur seuil maintenu à 25000 . Cette mesure vise à corriger ce qui est perçu comme un avantage fiscal démesuré et à aligner le système français sur les recommandations européennes.

Initialement prévu dans le PLF 2025, le texte avait été repoussé face à une levée de boucliers des représentants de micro-entrepreneurs. En 2026, le gouvernement a décidé de maintenir cette réforme controversée, tout en introduisant une modulation sectorielle pour les professions du bâtiment, souvent accusées de concurrence déloyale avec des structures plus lourdes.

Des impacts très inégaux selon les secteurs

Pour les prestataires de services ou commerçants, le seuil de 37500 représentera une restriction notable, notamment pour ceux dont l’activité flirte avec les anciens plafonds de franchise. Cela les obligera à facturer la TVA à leurs clients, alourdissant le coût final de leurs prestations ou réduisant leurs marges s’ils choisissent d’absorber l’écart.

Dans le secteur du BTP, la mesure est encore plus stricte. Le seuil de 25000 risque de freiner fortement l'activité de nombreux indépendants, qui devront basculer en régime réel plus tôt qu’avant. Cela implique plus de déclarations, des contraintes comptables accrues, et une complexité qui va à l’encontre même de la philosophie initiale du régime micro.

Ces nouvelles obligations de collecte de TVA risquent de bouleverser la structure des tarifs pratiqués, en particulier vis-à-vis des clients particuliers, souvent peu enclins à accepter une hausse soudaine des prix.

Un gouvernement déterminé malgré les critiques

La décision d’abaisser les seuils de franchise en base de TVA pour les auto-entrepreneurs a provoqué de vives réactions dans l’écosystème entrepreneurial. Pourtant, le gouvernement campe sur ses positions, évoquant des arguments budgétaires et structurels.

Selon Bercy, cette réforme permettrait de réduire les distorsions fiscales entre statuts, d’accroître les recettes de TVA et de simplifier la gestion du régime micro-entreprise, en supprimant les seuils multiples. De plus, elle s’inscrit dans une logique de convergence européenne, la France bénéficiant actuellement de dérogations que Bruxelles pousse à harmoniser.

Mais les professionnels concernés dénoncent un coup dur pour les indépendants, qui voient leurs marges fondre ou leur compétitivité menacée. De nombreuses fédérations regrettent une mise en œuvre brutale, sans phase de transition ni accompagnement spécifique.

Le projet initial prévoyait même un seuil unique de 25000  pour tous les secteurs, avant que le gouvernement ne remonte ce plafond à 37500 €, un compromis jugé insuffisant par les acteurs du terrain.

Se préparer à basculer : les choix stratégiques des micro-entrepreneurs

Face à cette réforme, les micro-entrepreneurs doivent désormais anticiper. Ceux dont le chiffre d’affaires approche les nouveaux seuils doivent envisager plusieurs options:

  • Changer de statut vers une entreprise individuelle au réel ou une société.
  • Opter pour la TVA dès maintenant, afin de se préparer progressivement aux nouvelles obligations.
  • Adapter leur tarification, en tenant compte de la récupération possible de TVA sur leurs achats professionnels.
  • Se former à la gestion TVA ou se faire accompagner par des experts-comptables.

Tout va dépendre de la confirmation de la réforme lors du vote parlementaire, prévu début 2026. Des amendements sont encore possibles, même si le gouvernement affiche sa volonté de maintenir cette disposition.

La prudence s’impose: le régime micro, autrefois symbole de simplicité, devient plus complexe et moins avantageux, forçant des milliers d’indépendants à revoir leur stratégie professionnelle.