5 conseils pour équilibrer vie personnelle et vie professionnelle
En tant qu'entrepreneur, freelance ou employé, la frontière entre vie professionnelle et personnelle est souvent floue. Les ordonnances du 31 août 2017 ont donné un cadre juridique plus souple au télétravail. Muriel Pénicaud, ministre du travail a déclaré que « Le télétravail est une aspiration de 61 % des salariés en France et une réalité pour 17 % d’entre eux. C’est un élément de bien-être au travail et d’équilibre vie professionnelle/vie personnelle et il répond aux aspirations des nouvelles générations »1
Mais ces mesures seront-elles suffisantes ? L’équilibre vie professionnelle et vie personnelle passe t’il uniquement par le télétravail ? Comment arriver à mieux jongler entre les deux ?
Un monde de plus en plus connecté
Même si pour 70% des salariés la qualité du travail est ce qui importe le plus, ils sont 92 % à estimer que le respect des horaires est indispensable pour l’entreprise2.
Mais l’explosion des NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) a ébranlé l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Malgré l’introduction du droit à la déconnexion début 2017, les salariés ne parviennent pas à décrocher et travaillent même durant leurs vacances. Cette année, en France, ils sont 67% à travailler une heure par semaine pendant leurs vacances selon une étude de Wrike. En Europe, le constat est le même, 7 salariés sur 10 confirment travailler en dehors de leurs horaires de travail, et cela est lié aux NTIC. Les outils sensés les accompagner et les aider dans leurs missions finissent par les enchaîner à leur travail.
Ces dernières années, le problème n’a fait qu’augmenter. En effet, les DRH sont 34% à constater la croissance des problèmes liés au débordement du travail sur la vie privée des salariés3.
Les conséquences d’un tel déséquilibre
L’OMS a classé la France au troisième rang des pays recensant le plus grand nombre de dépressions liées au travail4. 1 salarié sur 10 est stressé. Les catégories supérieures (47%) et les cadres (57%) sont plus touchés. Les conséquences sont multiples : troubles du sommeil, douleurs dorsales, fatigue… Au final, ce sont 50 à 60% des journées de travail perdues sont liés à ces maux. Et cela impacte également les finances des entreprises. En effet, selon une étude du cabinet Ayming, en France en 2015, le coût de l’absentéisme s’élève à 60 milliards d’euros. En moyenne, les salariés du secteur privés s’absentent 16,6 jours par an.
Quelles sont les solutions pour réussir à ne pas laisser son travail envahir sa vie personnelle ?
5 conseils pour parvenir à un équilibre
- La réussite d’une entreprise relève du marathon et non pas du sprint
Bien qu’il y ait des périodes plus agitées que d’autres – lancement d’un nouveau produit où forte période d’activité – ayez à l’esprit qu’être endurant est un but et que la vitesse n’est pas gage d’un succès à long terme. Ainsi, pensez à fractionner votre journée de travail. Les athlètes les plus reconnus atteignent leurs meilleures performances en s’aménageant des pauses. Cela permet à leurs muscles de se reposer en attendant le bon moment pour « relâcher » toute leur énergie. Une étude conjointe des universités de York et de Floride a démontré que 40% des idées créatives arrivent lorsqu’on prend une pause ou lorsqu’on permet à son esprit de « vagabonder ». Vos équipes (ou vous-même !) doivent écouter leur besoin, et prendre le temps de décompresser pour travailler plus efficacement. Même si vous vous sentez dépassé, faire des heures supplémentaires ne vous aidera pas. Au contraire, rentrez chez vous et ressourcez-vous auprès de vos proches. Le lendemain vous pourrez attaquer la journée d’un nouvel œil. Arianna Huffington, co-fondatrice du journal du même nom, résume très bien cette situation : « On pense souvent – à tort – que le succès est la somme du temps passé au travail, plutôt que la somme du temps de « qualité » qu’on y a passé ».
- Ce qui est important n'est pas toujours urgent et ce qui est urgent n'est pas toujours important
Cette phrase, issue de la matrice d’Eisenhower, illustre parfaitement un autre mal dont souffrent les employés : la difficulté de « décrocher » une fois qu’ils ont quitté le travail. De nos jours, travailler en dehors de ses horaires de travail est devenu une habitude qui est pourtant loin d’être nécessaire. Et plus l’on grimpe les échelons plus ce phénomène s’accentue.
Il est nécessaire de dresser une frontière franche entre votre sphère privée et votre sphère professionnelle. En début de journée, dressez une « To Do » et définissez-y vos priorités. Le plus important est d’être efficace pendant les heures de travail et d’accepter de vous détacher pour vous réserver du temps privé. Désormais ne rapportez plus de travail à la maison, où n’utilisez plus les NTIC chez vous. En fixant des objectifs quotidiens, vous parviendrez à être plus efficace pendant vos horaires de bureau.
- Apprendre à déléguer et à faire confiance
Vouloir toujours tout assumer tout seul est un facteur de stress mais également de déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Être responsable n’est pas synonyme de solitaire. Manager une équipe signifie également lui faire confiance et donc déléguer et partager. N’y voyez pas ici un moyen de vous dédouaner. En répartissant – équitablement – les tâches entre vos collaborateurs en fonction de leurs compétences, vous optimiserez votre charge de travail. Cela permettra également à votre équipe de montrer en compétences sur des sujets qu’ils n’ont peu ou pas traité.
- Prendre soin de soi
Rappelez-vous que nous sommes tous humains et que nous avons donc nos limites. Trop en faire peut nuire à votre santé : le manque de sommeil ne nuit pas seulement à votre santé, cela nuit également au fonctionnement de votre cerveau qui aura des difficultés à résoudre des problèmes, raisonner ou organiser. Cela affectera donc également votre performance au travail. La conscience professionnelle ne doit pas prendre le dessus de votre vie privée. La performance implique l’équilibre et pour cela il vous faut prendre soin de vous. Encouragez donc vos équipes (et vous-même) à mettre en place des horaires de travail raisonnables qui leur permettra d’avoir rythme sain et des activités à côté. Faire carrière oui, mais pas au détriment de soi et des siens.
- Essayer de travailler autrement
Les modes de travail et les technologies permettent d’avoir des alternatives intéressantes pour équilibrer votre vie professionnelle et votre vie privée. Demandez à faire du télétravail, organisez votre emploi du temps pour avoir des jours de congés supplémentaires, partez plus tôt certains jours. Ce sont quelques petits ajustements qui feront pourtant toute la différence. Cependant de nombreux salariés n’osent pas le faire de peur du regard des autres. Et pourtant travailler différemment ne signifie pas travailler moins ou moins bien, mais souvient mieux !
N’hésitez pas à télécharger des applications pour vous aider à mieux vous organiser et à vous rendre compte de votre organisation. Par exemple l’application « Save my Time » permet de compiler vos activités au quotidien. Cela vous permet d’avoir une vue d’ensemble de vos journées sur plusieurs mois. Vous pourrez alors avoir une vision globale de votre routine et ainsi la changer plus facilement. Les professionnels du bien-être sont aussi à votre écoute pour vous apporter les solutions les plus adaptées à votre environnement, vos objectifs et les attentes de vos équipes.
Bien que 80% des salariés reconnaissent trouver un bon équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée2, un salarié sur cinq qui n’y parvient pas. L’objectif pour toute entreprise est que chaque salarié trouve un bon équilibre en tirant le meilleur parti de chaque sphère. Un rapport gagnant-gagnant.
1 http://www.lemonde.fr/emploi/article/2017/09/12/la-reforme-du-code-du-travail-favorise-le-teletravail_5184562_1698637.html#IRpM251YiqxGbfpp.99 2 http://exclusiverh.com/articles/logiciel-gestion-temps/relation-au-temps-de-travail-ce-que-ressentent-vraiment-les-salaries.htm
3 Etude OfficeTeam
4 Rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail, remis le 12 mars 2008 par Philippe Nasse et Patrick Légeron à Xavier Bertrand, ministres du travail, des Relations Sociales et de la Solidarité