Cession d’entreprise : comment faire les bons choix ?

Publié le 12/02/2016 16:29 | Mis à jour le 29/07/2019 17:48 | 5 min de lecture

« Steve Jobs » est sorti au cinéma il y a quelques jours. Réalisé par Danny Boyle, ce film retrace l’histoire de l’un des dirigeants les plus charismatiques de ces dernières années à travers 3 keynotes qui ont changé sa carrière et le destin de son entreprise. C’est à Michael Fassbender qu’a été confiée la tâche d’interpréter ce personnage au parcours atypique et semé d’embuches. Quand on parle de Steve Jobs c’est souvent sa réussite qui est mise en avant pourtant tout n’a pas été rose au cours de sa longue carrière au sein d’Apple. Exigeant et capricieux selon ses collègues, trop ambitieux au goût de John Sculley (CEO d’Apple à l’époque), il est mis au placard en 1984 et décide de quitter la société en 1985. C’est en 1996, plus de 10 ans après son départ qu’il retrouve la direction d’Apple via le rachat de NeXT (société qu’il créé à la suite de son départ). Retour gagnant avec le lancement de l’iMac en 1998. Céder son entreprise pour ensuite la reprendre, a été synonyme de succès au bénéfice d’Apple. Mais lors d’une cession, il est difficile de prévoir la suite. En 2015, 40% des chefs d'entreprise envisageraient de transmettre ou de céder leur entreprise (1). Dans quel cas céder son activité ? Comment s’y prendre ?

Pourquoi céder son entreprise ?

Généralement, le dirigeant qui souhaite vendre son entreprise poursuit un ou plusieurs des objectifs suivants :

• Cession d'entreprise liée au départ en retraite (en 2015, un entrepreneur sur deux envisageait de transmettre ou de céder son entreprise pour profiter de sa retraite (2)).

• Transmission de patrimoine pour maintenir l'entreprise dans le giron familial.

• Transmission pour assurer la pérennité de l'entreprise (développement de l'activité, conservation du nom de la société, maintien de l'emploi des salariés, etc.)

• Cession de titres afin de se constituer un capital.

• Changement d'activité professionnelle (près d’un entrepreneur sur dix souhaiterait retourner vers le salariat en 2015 (3).

La valorisation de l'entreprise est l'étape préalable à l'enclenchement du processus de cession. Ne confondez pas la valeur et le prix. La valeur est le résultat d'une approche économique et financière basée sur l'existant. Il existe différentes méthodes de calcul de la valeur qui vous donneront une fourchette de valorisation. C'est une affaire de spécialistes : confiez ce calcul à votre expert-comptable ou à un cabinet d'affaires et demandez l’avis de votre banquier ou de votre commissaire aux comptes. Veillez à les informer des contrats d’assurance en cours et à les transmettre au futur repreneur. L’argent n’est pas l’unique source de motivation. Le repreneur peut ne pas avoir les mêmes valeurs ni la même vision de développement de l’entreprise. L’un des principaux risques est de voir l’entreprise que vous avez créé, façonnée à votre image prendre un chemin complètement différent de vos perspectives d’évolution.

Comment organiser une cession ?

En tant que dirigeant, propriétaire de votre entreprise, vous pouvez décider, en fonction de votre situation et de vos motivations : • Soit de vendre la totalité de votre entreprise, • Soit de céder seulement une une minorité du capital (tout en restant dirigeant majoritaire) ou, à l'inverse, en cédant la majorité du capital (en devenant ainsi associé minoritaire). Si vous envisagez de céder votre entreprise, commencez par vous interroger sur vos motivations. La cession doit en effet se préparer plusieurs mois ou années à l'avance, en fonction de vos objectifs. Ils vont déterminer le profil de repreneur à rechercher et le schéma de cession d’entreprise à mettre en œuvre. C'est aussi le moment de vous assurer que vous êtes réellement prêt psychologiquement à céder votre entreprise.

Deux exemples de cessions à suivre

- Instagram : deux ans d’existence, un milliard de dollars Mark Zuckerberg, fondateur du réseau social Facebook, a dépensé près d’un milliard de dollars pour acquérir Instagram en 2012. Excellente affaire pour une société créé deux ans auparavant et qui ne comptait à l’époque que quatorze employés. A présent, Instagram est devenu le réseau social le plus en vogue chez les jeunes, en passe de détrôner un Facebook vieillissant. Un bon retour sur investissement pour Facebook, et un rachat qui a su mettre à l’abri pour un moment les fondateurs d’Instagram Kevin Systorm et Michel Krieger. - CPDV : transmission familiale C'est d'une reprise d'un genre particulier dont a bénéficié Olivier Gleyze. Car les anciens propriétaires de l'entreprise agroalimentaire CPVD Foulon (Spécialiste de la fabrication et conditionnement d'arômes pour la pâtisserie), n'étaient autres que... son père, son oncle et sa tante. Cogérant avant l'achat, il rejoint son frère et sa cousine, eux aussi nouveaux propriétaires. La nouvelle génération a repris le flambeau, mais l’histoire familiale se perpétue. La décision de cession doit donc être bien réfléchie pour vous, et pour le futur de votre entreprise. Décidez de faire confiance à quelqu’un avec une vision en accord avec vos attentes. Concertez-vous avec vos proches pour éviter les erreurs. Enfin, ne pas vous précipiter pour ne pas regretter votre choix, le retour en arrière sera malheureusement impossible.

Sources :

(1) http://www.latribune.fr/economie/france/pres-d-un-entrepreneur-sur-deux-envisage-de-vendre-ou-de-transmettre-son-entreprise-523501.html (2) http://www.latribune.fr/economie/france/pres-d-un-entrepreneur-sur-deux-envisage-de-vendre-ou-de-transmettre-son-entreprise-523501.html (3) http://www.latribune.fr/economie/france/pres-d-un-entrepreneur-sur-deux-envisage-de-vendre-ou-de-transmettre-son-entreprise-523501.html