Le crowdfunding en France : évolution ou perte de vitesse ?

Publié le 12/01/2017 17:55 | Mis à jour le 20/07/2022 12:35

Le crowdfunding (financement participatif) est un marché estimé à 1000 milliards de dollars en 2020 ! Il a révolutionné le monde de l’investissement : les entreprises, associations ou entrepreneurs impliquent leurs futurs clients pour financer leur projet en les faisant participer à l’aventure.

Le crowdfunding s’appuie sur le soutien financier du public à travers une plateforme web. Les plus connues étant Kickstarter, Indiegogo ou encore KissKissBankBank.

Aujourd’hui c’est un marché arrivé à maturité, on observe un léger ralentissement des investissements. Le crowdfunding est-il en déclin pour autant ? Où est-il encore en mutation ?

La naissance d’un système alternatif aux banques

C’est Michael Sullivan qui a popularisé le terme en 2006 avec le lancement de son blog Fundavlog. Chez nos homologues américains, précurseurs, il a fallu attendre la loi JOBS initiée en 2012 par Barack Obama pour voir émerger une nouvelle industrie. Limité initialement aux artistes et aux associations, le crowdfunding s’est ouvert aux entreprises.

Devenu une véritable alternative au système bancaire, le procédé s’est étendu dans le reste du monde. Alors que l'industrie pesait 880 millions de dollars en 2010, elle représente 16,2 milliards de dollars en 2014 ! En 2015, 34,4 milliards de dollars ont été collectés dans le monde entier. Face à cette hyper croissance, le secteur a connu en très peu de temps une multiplication des acteurs et des utilisateurs.

Le poids du crowdfunding dans le monde

Les Etats-Unis dominent le marché avec plus de 176 plateformes de crowdfunding contre environ 65 au Royaume-Uni. Le Royaume-Uni étant le pays ayant connu la croissance la plus rapide enregistrée à ce jour.

La part du crowdfunding par continent

  • Amérique du nord : 33,6 milliards d’euros
  • Asie : 94,6 milliards d’euros
  • Europe : 5,341 milliards d’euros

Et la France dans tout ça ?

Même si la disparité est assez grande avec le Royaume-Uni (4,412 milliards d’euros), la France est le deuxième pays européen en collecte de fonds avec 296,8 millions d'euros en 2015, 18 000 projets financés et plus de 2 millions de contributeurs. Les chiffres de 2016 devraient confirmer cette tendance.

C’est Michael Goldman qui introduit le crowdfunding en France en 2007 avec My Major Company révélant de nombreux talents musicaux. Depuis, le crowdfunding s’est étendu dans de nombreux secteurs en France. Il existe d’ailleurs plusieurs manières de financer un projet :

  • Les dons (reward based crowdfunding) : Le don est la forme de financement participatif la plus répandue en France. Des plateformes comme KissKissBankBank ou Ulule proposent cette option.
  • Les investissements participatifs (equity crowdfunding) : Investir en ayant la garantie d’acquérir des parts dans l’entreprise. C’est une forme de crowdfunding qui se développe principalement dans les secteurs de la recherche, la santé, l'énergie et les services.
  • Les prêts (crowdlending) : Une somme est prêtée et doit être rendue avec les intérêts. Des plateformes comme Wiseed ou Prêtgo proposent ce type de financement qui est populaire notamment dans les investissements immobiliers.

Fonds collectés par métier en France

  • Les dons : 50,2 millions d’euros
  • Les prêts : 196,3 millions d’euros
  • Investissements : 50,3 millions d’euros

L’avenir du crowdfunding en France

Le crowdfunding est véritablement un phénomène générationnel qui se développe à un rythme impressionnant. C’est une activité très encadrée (plus qu’aux Etats-Unis) ayant un label dédié pour sécuriser son développement.

Malgré une croissance moins importante que les années précédentes, de nouveaux secteurs impactés vont servir de relais de croissance pour en activer d’autres. Par ailleurs, il n’est pas rare de voir le montant des financements en hausse. On peut par exemple voir des projets d’une valeur de 800 000 euros.

La crise financière a participé à l’essor du crowdfunding. Moins de prêts bancaires accordés et une baisse de confiance entre les acteurs traditionnels et le grand public ont poussé les entrepreneurs, mais aussi les participants à se tourner vers une économie collaborative. Ces éléments ont joué en faveur du financement participatif. La recherche d’une rentabilité et de la sécurité vont favoriser son essor.

Tout comme les Britanniques, les Français vont davantage se diriger vers des marchés de niche tel que le secteur de l’immobilier avec sans grande surprise un développement des plateformes de crowdlending.

Des plateformes comme KissKissbankbank anticipent déjà la demande en se diversifiant avec le lancement de Lendopoli, une plateforme de prêt pour PME et HelloMerci pour aider les particuliers.

En conclusion, l’évolution et la croissance du crowdfunding devrait se poursuivre grâce aux législations qui favorisent de plus en plus son développement. Mais également, une situation économique mondiale instable créant de nouvelles possibilités d’extension pour le crowdfunding dans de nouveaux domaines.

Le conseil Hiscox

Vous êtes porteur d’un projet ? Le financement participatif vous aidera à financer votre projet, mais vous devez également penser à protéger cet argent investi face aux risques que représente la création d’entreprise. Pensez à prendre une Responsabilité Civile Professionnelle pour garantir votre succès !

Sources : http://www.compinnov.com/barometre-du-crowdfunding-en-france-2015/ http://www.bsi-economics.org/513-hypercroissance-crowdfunding https://crowdsurfer.com/blog/equity-crowdfunding-comparing-the-us-and-uk-markets