La mutation du marché de l’art en ligne

Publié le 22/10/2015 11:21 | Mis à jour le 03/07/2019 16:53

Un essor important

Le marché de l’art est en pleine mutation, il se digitalise à grands pas. Les ventes d’œuvres d’art en ligne pourraient atteindre 6 milliards d’euros en 2019 contre 2,5 milliards l’an dernier. Autre fait marquant qui ressort du rapport annuel Art Trade Report publié par Hiscox en avril dernier : près de 50% des personnes interrogées affirment avoir acheté des œuvres d’art en ligne au cours des 12 derniers mois, contre 38% en 2014. Les montants restent cependant limités : 84% des achats sont inférieurs à 10 000 €. Cette somme se réduit à moins de 1 000€ pour plus de la moitié (51%) des acheteurs novices. Logiquement, la digitalisation de l’art a fait naître de nouveaux entrants qui ont bousculé les acteurs historiques comme Christie’s. Ces plateformes de vente d’art en ligne se portent bien et enregistrent des croissances à 2 ou 3 chiffres sur l’année 2014. Signe de cette bonne santé, Artsy et Auctionata ont réalisé en mars dernier leur 3ème levée de fonds consécutive, respectivement 25 et 45 millions de dollars levés.

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Vers une démocratisation de l’achat d’art ?

L’art évolue et se nourrit du discours et de l’échange, il est donc logique que les réseaux sociaux s’en soient emparés. Facebook est le réseau le plus important pour 52% des sondés en matière d’art, suivi d’Instagram (34% des sondés). On retrouve cette répartition au niveau de la présence en ligne des musées qui ont déployé de véritables stratégies d’influence en ligne. Le musée du Louvre est un véritable champion digital avec plus de 1,8 million fans sur Facebook et 290 000 sur Instagram. Les musées font d’ailleurs autorité dans le domaine : pour 64% des sondés, les informations postées par les musées sont considérées comme les plus importantes dans l’achat d’une œuvre, suivies de près par les galeries (60%) et les artistes eux-mêmes (59%). Les réseaux sociaux permettent également de bénéficier de conseils de collectionneurs avertis qui deviennent de véritables guides et prescripteurs.

Pourquoi acheter des objets d’art en ligne ?

Le marché de l’art en ligne s’accélère. En 2014, le volume de transaction a atteint un niveau estimé à 2,5 milliards €. Les montants d’achat tendent à augmenter mais surtout les achats se multiplient : 67% des acheteurs d’art en ligne ont acquis plus d’une œuvre au cours de l’année 2014. Quelles raisons les poussent à passer à l’acte et même à récidiver ? - Une recherche facilitée des objets d’art et de collection - La découverte de nouvelles œuvres et de nouveaux artistes. - Acheter et enchérir plus facilement sur des d’objets d’art. Un aspect particulièrement attrayant pour les acheteurs les plus jeunes (35 ans et moins) et les novices qui disposent d’un « guichet unique » pour découvrir et acheter des œuvres d’art. - L’étendue et la diversité de l’offre d’objets d’art et de collections proposées. - L’accessibilité des prix, les plateformes en ligne proposant des œuvres dans tous les segments de prix. - Une plateforme de vente en ligne est moins intimidante qu’une galerie ou qu’une maison de vente aux enchères traditionnelle, qui revêtent un caractère exclusif ou inaccessible aux acheteurs novices. Picture2

L’achat d’art en ligne : des défis à relever

De nouveaux modèles économiques et de distribution apparaissent. Comme toutes les industries en mutation rapides à l’ère du digital, l’achat d’art en ligne pose un certain nombre de problématiques à résoudre. - La vérification matérielle : Internet facilite l’achat cependant pour 82% des acheteurs un problème demeure : l’impossibilité de voir l’œuvre de visu avant de passer à l’acte. La représentation virtuelle de l’œuvre doit être la plus aboutie possible : animation 3D (rotation) et zoom « haute résolution » pour toutes les œuvres. - L’authenticité et la confiance : Comment être sûr de ne pas acheter un faux ? C’est la hantise de tout acheteur. Pour 80% des sondés, le certificat d’authenticité doit être la norme. La confiance constitue donc un défi majeur pour les nouveaux acteurs qui n’ont pas encore la renommée des Sotheby’s ou de la Maison Drouot. Comme pour le e-Commerce l’avis de pairs devient donc un élément clé dans la décision d’achat et la confiance accordée au vendeur. - L’information : L’acheteur doit pouvoir trouver toutes les informations souhaitées sur l’artiste, la réalisation de l’œuvre, sa conservation ou encore la logistique suite à l’achat. Le secteur de l’assurance peut avoir un rôle important à jouer pour faire respecter certaines normes à mesure que le commerce de l’art en ligne se développera. Cette soif d’informations est d’autant plus légitime que l’on est sur un marché où les tarifs et les estimations ne répondent pas toujours à des règles logiques pour des novices. - L’assurance : 73% des acheteurs d’art en ligne attachent une grande importance au fait de bénéficier d’une couverture d’assurance appropriée lors de l’achat. Le transport est l’étape la plus risquée. Mais ils maîtrisent mal les produits d’assurance existants, et leur couverture en cas de perte ou de dommages. Bien que la majorité des expéditeurs assure l’œuvre durant son transport, nous avons ici l’opportunité d’informer les acheteurs d’art en ligne quant aux avantages d’une couverture d’assurance adaptée. Il en découlerait des opportunités d’étendre nos services et de nouer des relations avec une nouvelle génération d’acheteurs et de collectionneurs.   Retrouvez le rapport Art Trade Report de Hiscox en une infographie ou en intégralité ici. Picture3