Comment vous prémunir des risques liés à la propriété intellectuelle

6 facteurs de risques psychosociaux

Introduction aux risques psychosociaux en entreprise

Les risques psychosociaux sont des enjeux essentiels dans le milieu professionnel. Comprendre leur origine, leur impact et les mesures préventives à adopter est fondamental pour proposer un environnement de travail sain et productif à vos salariés.

Que veut dire RPS ?

RPS est l'abréviation de "risques psychosociaux". Ils englobent les facteurs et dangers qui impactent la santé mentale et émotionnelle des employés dans leur cadre professionnel. Ils résultent de l'interaction complexe entre les exigences professionnelles, les interactions sociales, la culture d'entreprise et les conditions de travail.

Ils peuvent entraîner de nombreux problèmes de santé tels que le stress, l'épuisement professionnel, les troubles du sommeil, le harcèlement et l'anxiété.

Quels sont les risques psychosociaux au travail et quelles en sont les causes et conséquences ?

Une analyse et une étude minutieuse permet de révéler les éléments déclencheurs. Parmi les facteurs les plus récurrents on retrouve :

  • La charge de travail excessive ;
  • L'insécurité liée à la situation professionnelle ;
  • Le harcèlement ;
  • Les conditions de travail défavorables ;
  • Les relations sociales tendues ;
  • Le manque de reconnaissance joue un rôle majeur.

Ces facteurs provoquent des conséquences nuisibles pour les individus et les entreprises, telles que des problèmes de santé mentale, une productivité en baisse, des conflits et un désengagement professionnel.

6 facteurs risques psychosociaux

"Rapport Gollac" : de quoi s'agit-il ?

Le rapport Gollac, également connu sous le nom de "Rapport Gollac sur les risques psychosociaux au travail", est un rapport publié en 2011 en France. Il a été rédigé par Michel Gollac, sociologue du travail, dans le cadre de sa mission de pilotage sur ce sujet, qui lui avait été confiée par Xavier Bertrand, le ministre du travail de l'époque.

Ce rapport a pour objectif d'examiner et d'analyser la question au sein du milieu professionnel en France. Il propose une compréhension approfondie de ces risques, de leurs origines et de leurs conséquences sur la santé des travailleurs et sur le fonctionnement des entreprises. Le rapport Gollac vise également à formuler des recommandations et des orientations pour les prévenir et les gérer de manière efficace.

Il a encouragé une approche globale de la prévention, en intégrant notamment la dimension organisationnelle et managériale. Il a aussi mis en évidence l'importance d'une démarche participative impliquant les salariés, les managers et les instances représentatives du personnel.

Il sert encore aujourd'hui de référence pour mieux comprendre les enjeux des risques psychosociaux au travail en France.

Gestion des RPS et prévention au sein de l’entreprise

Face à la multiplicité des facteurs de risques, une prévention active est impérative. Les employeurs ont pour rôle d'identifier, d'évaluer et de prévenir ces risques, notamment à travers une bonne évaluation en interne.

Cette approche nécessite une combinaison d'actions telles que la réorganisation des tâches, la promotion d'un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, la mise en place de politiques anti-harcèlement et la création d'un environnement de travail positif.

La sensibilisation, la formation et la communication ouverte sont également des mesures essentielles pour gérer efficacement les facteurs de RPS. Par la suite, elles seront intégrées dans la mise en place d'un plan de prévention.

Le DUERP : est-il dans la liste des obligations de l'employeur ?

Le Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est une obligation légale pour les employeurs visant à identifier et à prévenir les risques auxquels sont exposés leurs salariés. Établir ce document implique de rassembler divers éléments essentiels pour une gestion des risques proactive.

Parmi les éléments, il est crucial de suivre la méthodologie d'un plan de prévention efficace. L'objectif est de recenser les dangers potentiels, d'évaluer leur gravité et leur fréquence d'exposition, d'impliquer les salariés dans la démarche, de proposer des mesures de prévention et de planifier un suivi régulier. Le DUERP se révèle ainsi être un outil clé pour garantir un environnement de travail sécurisé, préservant la santé physique et mentale des salariés.

Modèle de Karasek et modèle de Siegrits : explication 

Le modèle « job strain » de Karasek, appelé aussi modèle de la demande-contrôle, examine comment les niveaux de demande au travail et le degré de contrôle dont disposent les employés sur leurs tâches influent sur leur bien-être.

Les travaux menés sur la base de ce modèle montrent que la présence de différents facteurs de risques psychosociaux sur le lieu du travail et leur combinaison ont des effets délétères sur la santé des salariés :

  • Fortes exigences de travail ou demande psychologique (quantité de travail, intensité, travail morcelé),
  • Faible contrôle sur son travail (marges de manœuvre, participation aux décisions concernant l’organisation de son travail, utilisation de ses compétences),
  • Faible soutien social (aide et reconnaissance du travail fournis par les collègues et la hiérarchie).

Le questionnaire issu de ces travaux est l’un des outils les plus connus. S’il permet dans certains cas d’identifier les facteurs de risque propres à un contexte de travail donné, il n’est pas adapté à toutes les situations et est loin d'être exhaustif.
Le modèle suggère que les situations où les demandes sont élevées et le contrôle est faible sont propices à des risques psychosociaux comme le stress.

Le modèle du « déséquilibre efforts-récompenses » de Siegrist repose sur l’hypothèse qu’une situation de travail caractérisée par une combinaison d’efforts élevés et de faibles récompenses (salariales, statutaires, symboliques) a pour conséquence un impact négatif fort sur le plan émotionnel et physiologique. De nombreuses études ont produit des résultats étayant cette hypothèse.

En résumé, il explore comment le déséquilibre entre les efforts investis au travail et les récompenses perçues peut impacter la santé mentale des employés. Il met en évidence que lorsque les efforts déployés ne sont pas suffisamment récompensés, cela peut engendrer des risques psychosociaux tels que le stress.

Selon l'INRS, quelles sont les principales catégories de facteurs pour mieux prévenir les risques ?

Les éléments à l'origine des risques psychosociaux sont nombreux. Sur la base des travaux d’un collège d’experts internationaux, il a été proposé de les regrouper en six catégories de facteurs :

  • Intensité et temps de travail
  • Exigences émotionnelles
  • Manque d'autonomie
  • Rapports sociaux au travail dégradés
  • Conflits de valeurs
  • Insécurité de la situation de travail

Voyons plus en détails chacune de ces catégories :

Intensité et temps de travail

Cette première catégorie comprend les notions d’exigences psychologiques et d’efforts, mais plus largement les contraintes de rythme, l’existence d’objectifs irréalistes ou flous, l’exigence de polyvalence non maîtrisée, les instructions contradictoires, les longues journées de travail, le travail en horaires atypiques (notamment le week-end ou de nuit), l’imprévisibilité des horaires de travail, etc.

Exigences émotionnelles

Elles sont liées à la nécessité de maîtriser ses propres émotions, de les cacher ou de les simuler. Les métiers de services sont fortement touchés : tensions avec le public, contact avec la souffrance ou la détresse humaine, obligation de sourire ou de paraître de bonne humeur. Devoir cacher ses émotions peut également concerner d’autres secteurs d’activité quand la culture dominante de l’entreprise repose sur le total contrôle de soi et l’affichage constant d’une « attitude positive ».

Manque d’autonomie

L’autonomie au travail désigne la possibilité d’être acteur dans son travail. Elle rejoint la notion de latitude décisionnelle et inclut non seulement les marges de manœuvre (la possibilité de s’auto-organiser dans son travail) mais également la participation aux décisions qui concernent directement son activité ainsi que l’utilisation et le développement de ses compétences.

exigence temps travail

Rapports sociaux au travail dégradés

Ils ont été très étudiés, notamment au travers du soutien social, de l’équilibre efforts – récompenses et de la « justice organisationnelle » (équité dans la distribution des ressources et des avantages, au regard des efforts accomplis et en comparaison avec ce que donnent et reçoivent les collègues occupant un poste similaire). Cette catégorie inclut les relations avec les collègues ou avec la hiérarchie, les perspectives de carrière, l’adéquation de la tâche à la personne, les procédures d’évaluation, l’attention portée au bien-être des salariés.

Conflits de valeurs

Ils renvoient à l’ensemble des conflits intrapsychiques consécutifs à la distorsion entre ce qui est exigé au travail et les valeurs professionnelles, sociales ou personnelles des salariés. Par exemple : faire un travail que l’on juge inutile, faire la promotion d’une méthode que l’on sait inefficace, ne pas pouvoir faire un travail de qualité, dont on est fier, etc.

Insécurité de la situation de travail

Elle comprend à la fois l’insécurité socio-économique (peur de perdre son emploi, non-maintien du niveau de salaire, contrat de travail précaire) et le risque de changement non maîtrisé de la tâche et des conditions de travail (restructurations, incertitude sur l’avenir de son métier…).

Conflits travail

Les différents facteurs de risques psychosociaux

Afin de pouvoir expliquer l'ensemble des différents éléments pouvant toucher la santé des salariés face à ce type de menaces, nous avons défini différentes catégories qui permettent de répertorier les facteurs de risques psychosociaux et de mettre en avant les causes et les conséquences de ces dangers.

Charge de travail et exigences professionnelles

Dans les couloirs d'un hôpital français, un infirmier court d'une chambre à l'autre, jonglant entre les besoins urgents des patients et les tâches administratives. Cette réalité quotidienne illustre la charge de travail intense et les exigences professionnelles qui peuvent peser lourdement sur la santé mentale des travailleurs.

La charge de travail et les exigences professionnelles sont des facteurs de risques psychosociaux qui peuvent mettre en péril la santé mentale des salariés. La pression constante pour atteindre des objectifs ambitieux peut conduire au stress chronique, à l'épuisement professionnel et à la détérioration de la santé mentale.

Pour prévenir ces risques, il est essentiel de mener une évaluation approfondie de la charge de travail, en tenant compte de la fréquence d'exposition aux exigences intenses.

Le développement de politiques de prévention restaurant l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ainsi que la mise en place de formations sur la gestion du stress peuvent contribuer à réduire l'impact négatif de ces facteurs.

Insécurité et précarité de la situation de travail

Rencontrez par exemple Sophie, une jeune diplômée parisienne qui enchaîne les contrats de courte durée dans différents cafés et restaurants. L'incertitude constante de l'emploi et la précarité de sa situation professionnelle créent un sentiment d'instabilité qui influence profondément sa vie quotidienne.

L'insécurité et la précarité sont des sources majeures de stress et d'anxiété pour les travailleurs. Les contrats temporaires, les incertitudes liées à l'emploi et les perspectives de carrière incertaines peuvent entraîner une inquiétude constante quant à l'avenir professionnel.

Pour contrer ces risques, les entreprises peuvent mettre en place des pratiques de gestion transparentes et ouvertes, offrir des perspectives de développement professionnel et favoriser une communication régulière des objectifs à long terme.

Harcèlement et violence au travail

Imaginez une employée de bureau qui, chaque jour, se sent humiliée par des commentaires désobligeants de la part de ses collègues masculins. Cette situation ne devrait pas exister sur le lieu de travail, mais elle reflète la triste réalité du harcèlement et de la violence professionnelle qui persistent en France.

Ils créent un environnement toxique qui nuit à la santé mentale des employés. Qu'il soit verbal, psychologique ou physique, le harcèlement a des conséquences dévastatrices sur la santé et le bien-être des salariés. Sa prévention nécessite la mise en place de politiques de tolérance zéro, de formations sur le respect en milieu professionnel et d'une culture d'entreprise axée sur le respect mutuel et la communication ouverte.

Conditions de travail et environnement physique

Dans un chantier de construction français, les ouvriers font face à des conditions très difficiles, et parfois même dangereuses : le bruit assourdissant des machines, des espaces confinés et des températures extrêmes. Ces éléments démontrent l'importance d'améliorer l'environnement physique pour garantir la sécurité et le bien-être des travailleurs.

Ces conditions peuvent également influencer sur la santé mentale des employés et fatiguer moralement et physiquement, surtout sur une longue période. Un environnement de travail bruyant, mal éclairé ou mal agencé peut contribuer au stress et aux accidents du travail.

Pour minimiser ces risques, il est important d'évaluer les conditions, d'identifier les sources de trouble et de mettre en place des mesures correctives. Des espaces de travail ergonomiques et un environnement sûr et sain contribuent à la prévention.

Relations sociales et ambiance au travail

Entrez dans un grand magasin parisien où chaque employé semble se concentrer sur ses tâches, évitant les interactions avec ses collègues. Cette dynamique peu conviviale rappelle l'importance des relations sociales et de l'ambiance au travail pour favoriser un environnement professionnel sain et productif.

Les relations jouent un rôle crucial dans la santé mentale des employés, dans une ère où tout s'accélère et l'activité professionnelle occupe une grosse partie du temps de chacun. Des relations interpersonnelles positives favorisent le bien-être et la productivité, tandis que des conflits et un manque de collaboration peuvent entraîner du stress et de l'anxiété. Pour promouvoir des relations saines, il est recommandé de favoriser la communication, de résoudre les conflits de manière constructive et de créer un environnement inclusif où chacun se sent respecté et valorisé.

Développer une culture d'entreprise avec des valeurs pour toutes les communautés en prônant l'inclusion et la diversité est essentiel et extrêmement valorisé par exemple dans les processus de recrutement.

Reconnaissance et organisation du travail

Imaginez un professeur passionné qui consacre des heures à préparer des cours stimulants et à soutenir ses élèves. Cependant, le manque de reconnaissance pour ses efforts se fait ressentir, soulignant le besoin d'une organisation du travail qui valorise les contributions individuelles et collectives.

La reconnaissance et l'organisation du travail ont un impact significatif sur la santé mentale des salariés. Un manque de reconnaissance pour les efforts fournis peut engendrer du découragement et de la démotivation. D'autre part, une mauvaise organisation du travail, des objectifs incohérents ou une gestion inadéquate peuvent provoquer du stress et du mécontentement. Pour prévenir ces risques, il est essentiel de mettre en place un système de reconnaissance des performances, de clarifier les attentes en matière de travail et de favoriser une gestion bienveillante et adaptée.

En somme, chaque facteur de risque psychosocial a un impact spécifique sur la santé mentale des employés. En adoptant une approche préventive et en mettant en œuvre des mesures de prévention adaptées, les entreprises peuvent créer des environnements de travail sains, où les travailleurs se sentent soutenus, valorisés et en mesure de s'épanouir professionnellement et personnellement.