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Comment lancer une application sans compétence en informatique ?

Publié le 23/01/2020 09:20 | Mis à jour le 19/07/2022 09:51

Lancer une application de télémédecine sans ordinateur et avec un téléphone à clapet, c’est possible. Fanny Jacq CEO et cofondatrice de Doctopsy l’a fait.  Cette startup propose une plateforme de téléconsultation et un chatbot « Mon Sherpa » dédiée à la psychologie, la psychiatrie, la nutrition et l'addictologie. Ce nouvel entretien #StartwithHiscox a été l’occasion d’échanger autour de la notion de timing. Lancement, levée de fonds, nécessité de « pivoter », la notion de bon moment est revenue à de nombreuses reprises au cours de notre entretien avec Fanny Jacq. Elle nous explique comment les rencontres lui ont permis d’aller au-delà de ses compétences en informatique.

Trouver le bon moment et les bonnes personnes, la clé de la réussite du lancement d’une application sans compétence en informatique.

Trouver la bonne idée au bon moment.

Médecin psychiatre de formation, Fanny Jacq a exercé en cabinet pendant une dizaine d’années avant de lancer sa startup. Un grand écart pour elle qui a acheté un smartphone pour démarrer son aventure entrepreneuriale et n’avait même pas d’ordinateur.

« ça fait de moi un très bon béta testeur. Si je comprends comment utiliser notre plateforme de télémédecine c’est qu’à priori tout le monde peut comprendre. »

Être à l’écoute des attentes des clients était et reste la principale source d’inspiration des entrepreneurs. Ainsi, ce sont eux qui ont soufflé l’idée de Doctopsy à Fanny. En effet, de nombreux patients exprimaient le besoin de s’entretenir avec elle à distance entre deux consultations. Elle s’est alors rendue compte que le secteur de la psychiatrie restait très en retard en matière de nouvelle technologie. La télémédecine en était alors à ses balbutiements. Le bon moment pour elle de s’engouffrer dans cette brèche. Son idée, mettre en relation les patients et médecins psychiatres en moins de 24h via une plateforme de téléconsultation. Un timing qui leur a permis d’obtenir le soutien des investisseurs et des autorités publiques.

Détecter le bon moment pour lever des fonds.

Une fois la période de lancement achevée, vient ensuite le moment de la levée de fonds. Celle-ci a eu lieu près de deux ans et demi après le lancement de Doctopsy et une première augmentation de capital grâce à des business angels. Malheureusement, Fanny n’a pas pu nous révéler la recette miracle pour trouver le bon moment qui est là encore crucial. Lever trop tôt, c’est prendre le risque de ne pas rencontrer son marché mais aussi de perdre le contrôle de sa société. Lever trop tard, c’est prendre le risque d’avoir trop de concurrents en place. Pour Doctopsy, le bon moment était celui où ils ont senti que la télémédecine explosait et où leur plateforme « bricolée » ne suffisait pas pour recruter de nouveaux utilisateurs. Il leur fallait lever pour embaucher une équipe et passer à la vitesse supérieure.

Comprendre quand il faut pivoter

De nombreux jeunes entrepreneurs pensent que la levée de fonds est une fin en soi. C’est au contraire le début d’une nouvelle aventure. Pour Fanny et Benjamin la levée a également été suivie par une grande remise en question de leur modèle.

« Le pivot est un moment clé dans la vie d’une startup. Des startups ne survivent pas parce qu’elles n’ont pas su pivoter, elles n’ont pas voulu voir qu’elles n’allaient pas dans la bonne direction et ont pivoté trop tard »

Les entrepreneurs ont été confrontés à la difficulté de convertir les médecins et patients à une pratique régulière de la télémédecine. Face à ce manque de maturité du marché, ils ont dû réagir vite. Ils sont repartis du besoin des patients et des commentaires de leurs utilisateurs pour « pivoter » et créer Mon Sherpa. Ils élargissent ainsi leurs cibles à « toutes les personnes qui peuvent avoir un petit coup de mou ».

Fanny nous avoue, non sans humour qu’hormis sa souplesse légendaire, ce sont les rencontres qui lui ont permis de réussir ce grand écart professionnel.

L’entrepreneuriat une histoire de rencontres.

Fanny est passée du stéréotype de la psychiatre, avec son carnet en cuir et son stylo plume, à celui de chef d’entreprise dans le digital. Une reconversion professionnelle poussée par ses patients et permise grâce à ses rencontres. Comment lancer une plateforme de téléconsultation sans compétences en informatique ? En rencontrant les bonnes personnes nous répond Fanny.

Pour réussir dans l’univers des startups l’essentiel est de s’entourer des personnes qui peuvent vous aider à monter votre projet et combler vos lacunes. Pour Fanny Jacq, la rencontre avec Benjamin Maquet est capitale.  Grâce à cet entrepreneur, elle s’initie aux codes du monde des startups et du digital.

Les investisseurs ont également eu un rôle important. Grâce à des business angels, ils opèrent une première augmentation de capital qui leur permet de développer un POC (proof of concept). Au cours de notre entretien nous avons également évoqué cette relation bienveillante mais parfois pesante qui lie la startup et ses investisseurs. En effet, avec la première levée de fonds vient la découverte de nombreuses obligations. Rapports d’activités et board meetings font partie intégrante du quotidien du président et du directeur général.

« On est là pour donner à notre équipe les moyens de faire ce que l’on souhaite. »

Les conseils de Fanny Jacq CEO et cofondatrice de Doctospy pour réussir

  • S’entourer des bonnes personnes pour vous guider tout au long de l’aventure et compléter vos lacunes.
  • Partir d’un besoin avant de se lancer. Si le besoin n’est pas exprimé et s’il n’y a pas de concurrent vous risquez de partir dans la mauvaise direction.
  • Entretenir de bonnes relations avec les investisseurs en communiquant.